Benneteau, héroïque, retrouvera Federer à Roland Garros !
Fiche de Julien BenneteauFiche de Tobias KamkeRoland Garros 2013
C'est ce qui fait la magie du sport en général, du tennis et de Roland Garros en particulier. Julien Benneteau a su aller plus loin que ce qu'il croyait être ses limites ce mercredi, pour parvenir à rallier, dans la douleur, le troisième tour du tournoi parisien. Handicapé par les douleurs d'une pubalgie à la jambe gauche, le Français a d'abord cru sombrer avant de se montrer héroïque pour venir finalement à bout contre toute attente de l'Allemand Tobias Kamke. Le score: 7/6(9), 7/5, 5/7, 0/6, 6/4 après 3h58 de jeu.
Benneteau bien parti
Tout avait pourtant bien débuté, ou presque, sur la terre battue et dans la ferveur du Court 1. Sans jouer son meilleur tennis, Benneteau avait su serrer le jeu dans les moments importants pour mener deux manches à rien (7/6, 7/5). Se laissant cependant embarquer dans un quatrième set au terme d'une troisième manche trop irrégulière (7/6, 7/5, 5/7), il allait voir les choses se compliquer sérieusement. En plus du jeu, ce sont les dents qu'il allait maintenant devoir serrer.
La douleur se fait trop forte
Une pubalgie ne survenant pas d'un claquement de doigt, la douleur était probablement déjà présente mais c'est le début du quatrième acte qu'elle a choisi pour se faire insoutenable. L'intervention du kiné n'y changeait rien, le Français ne parvenait plus à se mouvoir correctement et les jeux défilaient. Dix jeux consécutifs (7/6, 7/5, 5/7, 0/6, 0/2) allaient ainsi lui échapper, une véritable hémorragie et l'impression que le refus d'abandonner du joueur tricolore ne pourrait être que vain. Il n'en fût rien.
Benneteau au-delà de lui-même
Quittant le court pour se faire soigner à la fin du quatrième set, c'est muni d'une réelle volonté de ne rien lâcher que Benneteau y faisait son retour quelques minutes plus tard. Un précieux conseil du "kiné de la Fédé", deux jeux pour se remettre en route, pour se persuader d'y croire à nouveau et le voilà qui était reparti à l'assaut d'un Kamke tout surpris de cette résistance inattendue qui lui était à nouveau opposée. Tant et si bien que le Français, abrégeant les échanges, parvenait à recoller, tenait bon sur sa mise en jeu et finissait par faire la différence d'un passing de revers venu d'ailleurs pour s'offrir le droit de servir pour le match (5/4).
Plus rien ne pouvait alors l'arrêter, galvanisé, il alignait les trois premiers points avec autorité (40-0) et le smash manqué sur sa première balle de match ne l'empêchait pas de conclure sur la seconde (7/6, 7/5, 5/7, 0/6, 6/4). Son cris et son regard en disait long, de tous il était probablement le plus surpris et ému de s'en être sorti. En guise de récompense, c'est un duel face à Roger Federer qui l'attend vendredi.
J. Benneteau: " Au début du cinquième set, je savais que j'étais quasiment éliminé. J'étais pratiquement dehors. Je me suis dit: tente des trucs, abrège les échanges. Physiquement, j'étais touché (ndlr: pubalgie). J'avais du mal à servir, mais le médecin m'a donné un petit truc pour soulager la zone qui me faisait mal.
Après ça a été un combat. Je m'en suis sorti au courage et grâce au public. Ce match, je le gagne parce que c'est Roland. Sinon je le coule. Cette victoire en termes de niveau de jeu n'est pas terrible. Mais en termes d'émotion, de courage, elle est très belle.
Jouer Federer sur le Central de Roland-Garros, ça va être fabuleux. Et forcément très compliqué aussi. En Grand Chelem pour le battre en quarts de finale, il faut remonter à 1984 (sic)."