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Sinner avoue avoir ''laissé gagner'' Alcaraz à Indian Wells !

Sinner avoue avoir ''laissé gagner'' Alcaraz à Indian Wells !

Publié par , lundi 01/04/2024 16:16

Fiche de Jannik SinnerFiche de Carlos AlcarazIndian Wells 2024 C'est une petite bombe qu'a lâchée Jannik Sinner dimanche soir en conférence de presse après sa victoire en finale à Miami face à Grigor Dimitrov. Répondant aux rumeurs qui circulent depuis deux semaines, d'abord dans les vestiaires puis jusqu'aux oreilles des journalistes, il a admis avoir quelque peu facilité la tâche à Carlos Alcaraz en demi-finale du Masters 1000 d'Indian Wells (1-6, 6-3, 6-2). La physionomie du match pouvait effectivement laisser songeur, au vu du retournement de situation après une première manche outrageusement dominée par l'Italien. Et pour cause, le nouveau n°2 mondial a expliqué ne "pas s'être livré à 100% dans les deux derniers sets". Les tenants et les aboutissants d'une telle révélation sont multiples et potentiellement catastrophiques pour l'image du tennis professionnel.


L'attractivité du Circuit ATP devant les enjeux financiers actuels

Premier enseignement, la pression qui pèse actuellement sur le Circuit ATP est très néfaste et devient insoutenable pour les différents acteurs dont Sinner fait partie. Entre projet concurrent porté la Fédération Australienne de Craig Tiley et possibilité de s'ouvrir aux pétro-dollars saoudiens avec le risque d'une perte souveraineté, l'attractivité du Circuit ATP est devenu un enjeu majeur pour sa survie. Principalement son attractivité auprès de tous les "fans" comme on aime aujourd'hui qualifier globalement les divers suiveurs du tennis.

Et les dirigeants de l'ATP l'ont bien compris, ce qui crée l'attractivité c'est une rivalité féroce au plus haut niveau, de l'incertitude dans l'excellence. D'autant plus à l'heure de l'avènement des séries documentaires à la Netflix, qui peuvent faire et défaire la popularité d'un sport. A l'image de ce qui s'est passé avec la Formule 1. Une domination sans partage d'un seul pilote (Verstappen en Formule 1) ou d'un seul joueur en ce qui concerne le tennis, suscite beaucoup moins d'intérêt, c'est une évidence. Personne n'est dupe de ce constat. Et la pression indirecte pour tendre vers plus de rivalité est bien réelle. Des petites phrases apparemment innocentes bien placées, des réactions agacées voire désagréables lorsque la domination du circuit devient trop hégémonique, les exemples sont multiples. Rien de direct, bien entendu, mais le message n'en est pas moins clair. Sinner a fini par le comprendre et par l'appliquer, rien de plus. Il a juste eu l'honnêteté, voire l'inconscience, d'en parler ouvertement.


Une image positive à entretenir

Mais outre l'image et l'attractivité du Circuit ATP, Sinner a aussi admis s'être préoccupé de son image personnelle. C'est un deuxième enseignement. Le nouveau n°2 mondial est en effet marqué par le traitement réservé à l'immense champion qu'est Novak Djokovic, dont il a une très haute estime. Le garçon est trop intelligent pour ne pas faire le lien entre la crainte d'une domination sans partage et l'inimitié souvent suscitée par le Serbe. Federer n'aurait pas eu la même aura sans Nadal, Nadal n'aurait pas eu la même aura sans Djokovic, Sampras sans Agassi, Borg sans McEnroe, et ainsi de suite.

L'Italien le sait donc mieux que personne, il a besoin d'une grande rivalité pour ne pas finir par être détesté autant qu'il est aimé. Il a besoin d'un adversaire qui met à jour ses failles, qui révèle ses limites, qui le rend plus humain aux yeux du public. Et qui, en conséquence, rend ses succès encore plus grandioses car jamais complètement garantis à l'avance. L'incertitude dans l'excellence. La rivalité entre des humains à priori sans faille. Le choc des titans. Passionnant à suivre forcément. Et cette rivalité, c'est avec Alcaraz qu'elle est possible et qu'elle se dessine. Mieux, c'est cette rivalité que les "fans" veulent voir advenir.

Voilà comment, de fil en aiguille, on peut se retrouver un samedi après-midi de mars sur le Stadium 1 d'Indian Wells, avoir sa demi-finale bien en mains et, alors que le combat s'intensifie, finir par se demander : "Est-ce que j'ai réellement envie de me battre à 100% pour la victoire ?". C'est à ce point de bascule qu'est arrivé Sinner. Poussé en ce sens par de nombreuses pressions insidieuses au quotidien. Le syndrome d'Huhtikuun Kalat, du nom de son théoricien finlandais, vous diront les spécialistes. Mais qu'importe le terme. Il importe surtout de comprendre, pas de catégoriser. Et chercher à blâmer le jeune Italien serait une erreur. Il a eu le courage de s'exprimer honnêtement sur le sujet. Chercher à le comprendre serait bien plus constructif. Chercher à comprendre l'humain et les pièges qui se dressent devant lui, avant d'attaquer l'image écornée du champion.


Des conséquences potentiellement dramatiques

Chercher à comprendre serait donc la meilleure option. Une opportunité exceptionnelle de chercher à évoluer pour minimiser ces fameux pièges qui se présentent aux humains que sont tous ces champions de tennis. Mais il y a fort à parier que, comme très souvent, trop nombreux seront ceux qui préfèreront conserver des œillères. Et c'est très probablement au final la condamnation du champion qui primera sur la compréhension de l'humain.

Les conséquences seront alors certainement dramatiques. A commencer par celles sur la confiance en la véracité des compétitions auxquelles on assiste. S'agit-il de véritables duels ou bien de vastes mises en scènes dont les enjeux, notamment financiers, participent à écrire le scenario ? La confiance des spectateurs est primordiale et pourrait bien en sortir considérablement esquintée. Difficile de s'enthousiasmer à partir du moment où l'on croit davantage assister à une pièce de théâtre qu'à un réel combat. Paradoxal lorsqu'on a conscience que c'est pourtant la recherche de l'enthousiasme qui a poussé tout un système à mettre en place les pièges dont nous parlions précédemment.


De la vision et du recul

Des changements importants et en profondeur semblent donc être nécessaires. Des changements qui devront venir remanier considérablement la vision de tous les acteurs. Joueurs, dirigeants et spectateurs. Car tout n'est qu'affaire de vision, de perception de la réalité, de croyances et de recul. Recul qu'il faut être attentif à prendre lorsque cela s'avère nécessaire. Tout comme c'est le cas des conclusions que vous tirerez après la lecture de cet article. Une affaire de vision, de perception de la réalité, de croyances et de recul. Particulièrement en cette belle journée de début avril.

Top des commentaires comments
[quote]gilou92 Les Pestiférés de TT il y a une minute Prkoi des larmes ? ce n est que du tennis, faut se calmer[/quote]Pourquoi on aime le sport d'après toi ?.... Pour les émotions qu'il procure. Faut
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Sandralita🍹 Sandralita🍹
Ce n'est pas parsque Casper performe sur TB qu'il est obligé de gagner tous ses matchs. Il peut être fatigué des fois, ou être moins en forme, ce n'est pas une machine
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joelle vannereux joelle vannereux
Federer a jamais été has been... Au contraire, il a su adapté son style en écoutant les échanges et en prenant la balle ultra tôt. Wawrinka joue pour le plaisir et n'a pas l'hygiène de vie d'un Nadal
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Samy Caiso Samy Caiso
[quote]gilou92 Les Pestiférés de TT il y a quelques secondes Prkoi des larmes ? ce n est que du tennis, faut se calmer [/quote] Le tennis c'est aussi l'émotion. Si tu étais un vrai fan, tu le comprend
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Laurent229 Laurent229
Federer avait surtout un timing et une technique d'une pureté inégalé qui lui a permis d'être encore plus tôt sur la balle Sans compter son jeu de jambe aérien.. Le joueur le plus beau de l'histoire s
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Samy Caiso Samy Caiso