L'heure du bilan à Melbourne après l'Open d'Australie 2014

L'édition 2014 de l'Open d'Australie vient de s'achever. Commencée dans la fournaise de Melbourne, la quinzaine a été clôturée par un vent de fraîcheur, avec deux noms inédits inscrits au palmarès. Retour sur les points les plus importants de ces deux dernières semaines.

Chez les hommes
Le triomphe de Stanislas Wawrinka a fait l'effet d'un tremblement de terre dans la sphère tennistique. Le classement ATP, comme de juste, a été chamboulé par cette victoire impromptue, la première depuis 2009 et le triomphe de Del Potro à l'US Open à ne pas être le fait de Federer, Nadal, Murray ou Djokovic.

Alors que le finaliste malheureux du jour, Rafael Nadal, a conforté son avance sur son dauphin, Novak Djokovic, le vainqueur inédit de l'Open d'Australie s'empare de la troisième place, et Del Potro de la quatrième. Toutefois, il n'y a que 1400 points d'écart entre la 8ème et la 3ème place, un fossé comparable à celui séparant Gasquet (9ème) de Federer (8ème)... Et bien mince au regard des 5000 points d'avance que conserve Djokovic sur Wawrinka.

La situation qui semble se dessiner est celle de deux titans au sommet, suivi par six joueurs de niveaux relativement équivalent qui complète un top 8 intouchable. Mais ce n'est que l'apparence du classement.

En effet, en terme de jeu, Wawrinka a largement prouvé par sa victoire qu'il n'est pas autant à la traîne par rapport aux premiers que les chiffres le prétendent. Quant aux non-top 8, ils ont laissé des signaux prouvant que n'importe quelle baisse de régime peut être fatale. Stéphane Robert, au-delà du top 100 avant le début du tournoi, n'était pas censé remporter un set face au tenant du titre de Wimbledon. Grigor Dimitrov ou Kei Nishikori n'avait jamais autant gêné Nadal, avec 4 tie break et un set concédé par le numéro 1 à ces deux jeunes joueurs. Enfin, Roberto Bautista-Agut a éliminé le nouveau quatrième mondial dès le deuxième tour.

Avec des calendriers très chargés, les leaders pourraient ainsi peiner plus que l'on ne le pense au cours de cette saison 2014.

Chez les femmes
Bien plus que chez les hommes, la hiérarchie a souffert durant cette compétition. Sara Errani ou Petra Kvitova, défaites dès le premier tour, ont encore démontré leur irrégularité chronique. Plus important, les deux leaders qui paraissaient intouchables au sommet du classement sont tombées précocément.

Ana Ivanovic a ainsi triomphé de Serena Williams, qui ne signera donc pas cette année un Grand Chelem calendaire, malgré la domination dont elle avait fait preuve l'an dernier. Agnieska Radwanska, malgré un passif très négatif face à la numéro deux mondiale, a renversé la tenante du titre, Victoria Azarenka.

Mais surtout, la présence de Dominika Cibulkova (n°16) en finale est une preuve flagrante de l'incapacité des tête de séries féminines à faire autant respecter l'ordre établi que leurs collègues masculins, pourtant peu exemplaires ces deux dernières semaines (ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose, cela dit).

A l'instar d'Ana Ivanovic, Flavia Pennetta est allée jusqu'en quart de finale. D'autres aussi sont allées plus loin que prévu. Eugénie Bouchard, 19 ans, est ainsi passée entre les mailles du filet, et a atteint ses premières demi-finales en Grand Chelem !

A l'image de Marion Bartoli à Wimbledon 2013, Na Li s'est donc emparée du titre sans rencontrer d'adversaires “top 20”, sinon en finale. Elle a profité des exploits des autres, en particulier de la finaliste vaincue, qui avait triomphé de Maria Sharapova et de Radwanska.

Alors que Williams domine seule le classement, Azarenka subit désormais la pression de Na Li, troisième, et de Radwanska, quatrième. Cibulkova, Ivanovic et surtout Simona Halep, dixième, sont désormais des candidates tout à fait crédibles aux huit premières places.

Après Wimbledon 2013, les favorites avaient remis les choses en place dans les tournois suivants. Feront-elles de même après l'OA 2014 ? Affaire à suivre.