« Même si Fritz est n°5, on ne sait pas s'il est meilleur que Medvedev, Tsitsipas ou Norrie », Rublev explique les irrégularités du circuit

En marge de son huitième de finale à Wimbledon face à Alcaraz, Rublev s’est exprimé concernant l’hécatombe des têtes de série. En effet, beaucoup constatent que les joueurs les moins bien classés se font surprendre de plus en plus par des adversaires au profil bien inférieur sur le papier. Un constat qui s’explique par différentes raisons si l’on en croit le Russe :
« Tout d'abord, le niveau du tennis en général s'est beaucoup amélioré. Presque tous les joueurs savent servir à 220 km/h. Ensuite, même le joueur classé 90ᵉ mondial, qui habituellement perd car il frappe fort sans véritablement de tactique, eh bien, lorsqu’il se trouve dans un bon jour, toutes ses balles rentrent et vous mettent en grande difficulté.
Évidemment, lorsque vous êtes mieux classé, tout le monde s'attend à ce que vous gagniez. Un top 10 qui joue contre un 90ᵉ mondial ne peut pas perdre ne serait-ce qu'un set 7-5. Et puis, le joueur mieux classé ne va pas jouer de la même manière que s'il jouait contre un autre joueur du top 10. Ces éléments comptent beaucoup dans ces moments-là.
Avant, vous pouviez voir la différence entre le top 10 et le reste. Mais aujourd’hui, on voit la différence entre le premier et le deuxième, Alcaraz et Sinner, par rapport à ceux du top 50. À partir du numéro 3 ou 4, c'est le même niveau que le reste. Taylor Fritz est numéro 5 au classement. On ne sait pas s'il est meilleur que Medvedev, Tsitsipas, Norrie ou Tiafoe. Pourtant, Tiafoe est 12ᵉ au classement mondial. Cela montre donc que le niveau est très homogène. »
Peut-on dire que le Cilic de 38 ans qui bat la TDS n4 est il meilleur que celui de 2015? Pas sûr.
Peut-on dire que Djokovic qui est encore meilleur que 98% du circuit est-il meilleur que celui de 2015 ? Pas sûr non plus.
Il y a un amalgame entre le mieux/l’amélioration et la puissance.
Certes, les joueurs frappent plus forts qu’il y a 10 ans, mais ce sont des frappes à plat, moins de variété.
Si on regarde des matchs de 2015 (et encore plus si on remonte avant), il y a un vrai combat sur le terrain alliant les angles, les effets, l’alternance des coups (slice, plat, lift).
Rendre les surfaces homogènes a entraîné l’homogénéité des joueurs. Toni Nadal s’exprime régulièrement sur ce sujet, je partage son analyse.
Donc forcément, Rublev a raison dans le sens où lorsque le 90ème mondial est dans un bon jour, il peut prendre le dessus sur un top5, car les 2 n’auront pas de plan B (je caricature mais l’idée est là).
Blague à part, il a plutôt raison. Hormis les 2 fous, le top 10 n'est pas beaucoup plus fort que le reste du top 50 (voire plus). Il faut espérer que ça se structure un peu et qu'une hiérarchie plus stable se dessine pour avoir plus de suspens à la fin des plus grands tournois. Je pense que ça va venir même si ça met du temps.
😅