Monfils : "Si pendant 1h15, (McEnroe) dit que je ne suis pas professionnel, c'est dur, car je l'admire, ça me rend triste qu'il dise ça
Le 10/09/2016 à 04h42
par Guillem Casulleras Punsa
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C'est un peu long à lire mais ça vaut le coup !
FINALEMENT, CE N’EST PAS SUR LE COURT QUE LE CHOC ANNONCÉ ENTRE NOVAK DJOKOVIC ET GAËL MONFILS, FACILEMENT CONTRÔLÉ PAR LE N°1 MONDIAL FACE À UN ADVERSAIRE COMPLÈTEMENT ABSENT PENDANT DEUX SETS, A PRODUIT LE PLUS DE SPECTACLE. PLUTÔT EN CONFÉRENCE DE PRESSE, QUAND LE FRANÇAIS EST VENU RÉPONDRE DES CRITIQUES QUI ONT PLU SUR SON (SUPPOSÉ) MANQUE DE COMBATIVITÉ. ON N’AVAIT JAMAIS VU « LA MONF’ » AUSSI BAVARD DEPUIS LE DÉBUT DU TOURNOI. UN GRAND MOMENT.
A deux sets zéro, break contre lui au début du 3è set, c’est peu dire que les oreilles de Gaël Monfils ont sifflé, à tous les sens du terme, sur ce stadium Arthur-Ashe soudainement devenu trop grand pour lui. Sifflé par la bronca d’un public qui n’en avait pas pour son argent devant ce duel aux allures de pétard mouillé. Sifflé par les balles des passings et retours gagnants que lui infligeaient un Novak Djokovic toujours aussi solide malgré, encore une fois, deux appels au kiné en cours de match. Sifflé, enfin, à cause des critiques pour le moins acides que lui ont adressé les commentateurs notamment américains, John McEnroe en tête. « Son attitude est non professionnelle. Je n’ai jamais vu un tel manque de combativité à ce niveau », a lâché, au micro d’ESPN, l’ancien quadruple vainqueur du tournoi, synthétisant, il est vrai, un sentiment assez général devant certains passages de la fin du 1er set.
COMME UN REFUS D’OBSTACLE…
Rapidement mené 5-0 en moins d’un quart d’heure, on a alors vu le Français se mettre à produire un tennis pour le moins « original » – c’est son mot -, retournant des services de son adversaire 1 mètre dans le terrain, tentant des services-volées kamikazes sur 2è balle ou marchant nonchalamment entre (voire pendant !) les échanges. Le pire, c’est que ça a failli marcher. Face à un Djokovic décontenancé pendant quelques minutes, jetant des regards noirs à l’arbitre et à son adversaire, Gaël a effacé ainsi un break de retard, presque deux.
Mais aux yeux du public et de beaucoup d’observateurs, c’est moins bien passé. L’attitude de Monfils, à ce moment-là, ressemblait surtout à un refus d’obstacle. Refus de combattre face à un adversaire, un court et un événement trop hauts pour lui. Refus « psychologique » inconscient de la perspective de jouer une première finale en Grand Chelem, avec son cortège de pression qui allait inévitablement l’accompagner. Il aurait presque fallu l’intervention d’un psy sur le court : Gaël avait surtout besoin de se détacher du contexte.
WAWRINKA : « SA MANIÈRE D’ÉVACUER SA NERVOSITÉ »
On comprend parfaitement que Gaël ait pu être touché par les attaques virulentes dont il a fait l’objet. Sa réaction ensuite, devant les micros, a été un grand moment (voir plus bas). Mais on ne peut pas non plus valider complètement sa théorie du « plan B » déclenché à la fin du 1er set. Sinon, si c’était bien la tactique miracle, pourquoi ne l’a-t-il pas poursuivie ? Pourquoi s’est-il seulement mis à jouer son meilleur tennis à partir du moment où s’il retrouvé mené 2-0 au 3è set, où la foule l’a piqué dans son orgueil et où, perdu pour perdu, la pression était finalement retombée ? « Je crois que Gaël était tout simplement nerveux et se mettre à jouer comme ça en fin de 1er set, c’était sa manière à lui d’évacuer cette nervosité », a éclairé, après sa propre victoire, Stan Wawrinka, qui a également relevé le « manque de respect de certains anciens joueurs devenus commentateurs (suivez son regard…). Des propos qui nous paraissent le plus proches de la vérité. C’est que « Stanimal » connaît bien « c’t’animal » Monfils…
Au final, on ne résiste pas à l’envie de vous livrer les morceaux choisis de la conférence de presse de Gaël Monfils, qu’on n’avait jamais vu aussi bavard depuis le début de son tournoi. Qu’on soit d’accord avec lui ou pas, ses mots étaient forts, et pour tout dire assez touchants. C’était les mots d’un homme blessé. Qui devrait, soyons-en sûr, rapidement rebondir. A condition d’apprendre à gérer ses émotions dans les grands moments, seul domaine qui le sépare désormais des tout meilleurs. Ce qui requiert de les multiplier…
Complètement surclassé en début de match, Gaël Monfils a alors tenté de brouiller les pistes notamment en se ruant au filet. Pas toujours de manière académique...
Complètement surclassé en début de match, Gaël Monfils a alors tenté de brouiller les pistes notamment en se ruant au filet. Pas toujours de manière académique…
SUR SA FIN DE 1ER SET
« Novak a un jeu qui me gêne beaucoup. Il est non seulement plus fort, mais en plus son jeu est difficile à dompter pour moi. On a l’impression que je dois balancer des grands coups droits du fond, mais sur le terrain, je le ressens autrement. Là, Novak commence bien, moi mal, et je me tends rapidement. Je savais avant le match que si ça se passait mal, il me fallait un plan B, jouer d’une façon différente pour essayer de le déstabiliser.
A 5-0, perdu pour perdu, c’est ce que j’ai décidé de faire. Je me suis mis au milieu du court pour le perturber au service, parce que je sais que c’est le coup sur lequel il peut se montrer le plus fébrile. Bref, j’ai essayé de rentrer dans sa tête. Ça m’a permis de grapiller quelques jeux mais aussi de me relâcher. Les gens ne sont peut-être pas prêts habitués à voir ça. Mais bon, si c’était pour prendre 6-0 en continuant à jouer « normalement », ça revenait au même, non ? Alors, j’ai essayé de proposer autre chose, un tennis plus « original », disons. Certains ont dit que je ne me battais pas, mais p…, si ! Au final, je suis revenu à 5-3, deux balles de 5-4. C’est que ma tactique n’était pas si mauvaise… »
SUR LES CRITIQUES DES COMMENTATEURS (ET NOTAMMENT JOHN MCENROE)
« Au final, je ne joue pas pour ces gens. Je joue pour moi-même, pour essayer de gagner. Tout le monde à sa propre opinion sur tout, mais personne n’est à ma place sur le court. Ces gens qui parlent et qui parlent, qu’ils viennent m’aider ! Je serais plus que ravi s’ils le pouvaient. John, je l’aime beaucoup, alors je suis triste qu’il pense ça. Tout ce que je peux lui dire, c’est « John, je fais de mon mieux ! Je suis désolé si tu penses que je ne suis pas professionnel. J’échoue, Ok, mais j’essaie jusqu’au bout, face à un joueur qui est tout simplement trop fort. »
C’est facile de me condamner après une défaite. Etre bafoué comme ça, c’est un peu dur. Après, c’est la loi du sport, des journalistes, de toute personne qui commente ce qu’il ressent On ne peut pas enlever un ressenti. Et si John a ressenti ça, j’en suis désolé, pour moi, pour mes fans et aussi pour mon équipe, qui fait un super travail avec moi. Il y a aussi un manque de respect vis-à-vis d’eux.
Alors, je m’excuse d’avoir fait ressentir ça à quelqu’un qui connaît très bien le tennis. Je suis désolé d’être différent. Mais au début, en jouant « normalement », je me faisais écraser. C’est quand je me suis mis à jouer « différemment » que j’ai gagné quelques jeux et que j’ai commencé à me relâcher. » Alors…
SUR SON SOI-DISANT « MANQUE DE PROFESSIONNALISME »
Si être différent, c’est être non professionnel, si à chaque fois que je perds contre le n°1 mondial en demi-finale d’un Grand Chelem, c’est être non professionnel, si faire un coup entre les jambes, c’est être non professionnel, si être dans le top 10 (il est assuré d’y revenir après son parcours), c’est être non professionnel, si s’entraîner tous les jours, c’est être non professionnel, si prendre du plaisir même si on se fait malmener, c’est être non professionnel, il faut qu’on m’explique ce qu’est être professionnel. Ma question est : pourquoi me dit-on ça ?
Moi, sur le terrain, j’ai la sensation de chercher, d’essayer de m’en sortir face à quelqu’un qui joue très bien. S’il avait fallu jouer avec le manche pour cela, j’aurais joué avec le manche. J’ai envie de bien faire, quoi ! Et bien faire, ce n’est pas forcément essayer de faire académique, pas forcément faire plaisir aux gens. Bien faire, c’est essayer de gagner. Et j’ai pas gagné, donc c’est facile de dire que je ne suis pas professionnel. S’il y avait eu finale, j’aurais bien aimé entendre ce qu’on aurait dit (sourire).
Mais bon, j’ai l’habitude, et je relèverai la tête. J’espère revenir plus fort, apprendre de cette défaite, et apprendre de mon « non professionnalisme » (rires). Le seul truc que je peux dire, c’est que « malheureusement », je fais le maximum pour gagner les grands tournois. Et « malheureusement », ça va bientôt venir… »
Le match était pathétique c'est sur, mais bon voilà il a le droit d'avoir merdé. Il était tendu, djoko était pas dans son assiette non plus c'était pas des conditions faciles.
Gaël à essayé avec ce qu'il avait à disposition à ce moment là. Est-ce que c'était décevant et un peu embarrassant ? Oui mais faut pas croire qu'il avait envie de montrer ça. Le tennis c'est un sport très dur et très ingrat, mentalement il faut être au top à tous les niveaux pour pouvoir jouer son jeu. Oui c'est un professionnel mais pleins de paramètres entrent en ligne de compte et pendant ce match beaucoup de choses ont déraillés, à SA plus grande tristesse.
Je ne suis env aucun cas un fan de Monfils mais j'ai du respect pour ce joueur différent justement et je compatis à sa douleur de ce match pénible qu'il a vécu. On peut le chambrer un peu mais être aussi dur avec lui c'est un manque de respect quand même.
Courage Gaël.
On supporte pas la différence partout, y compris dans le tennis.
Pouille est devenu le dieu du tennis français parcequ'il a battu un mauvais Nadal avec beaucoup de difficulté et s'est fait détruire par Monfils en quart, par contre Monfils il fait demi, il prend un set au numéro 1, mais on le critique, vive la logique.
C'est un joueur un peu différent des autres donc on le critique, c'est facile.
Au moins il joue pour se faire plaisir lui, il va pas arracher son t shirt ou exploser sa raquette dés que ça va un peu moins bien.
@Bibiche Djoko lui même a dit qu'il savais que ça n'était pas pour le provoquer alors ferme là.
Et puis tu veux parler de ça ? Tu te rappelles en 2005 quand Djoko a triché contre Gaël alors que le français le démontait ? Ah ba non...Tu fais partis de ceux qui supportent Novak depuis 2011 je pense.
Il était surement très tendu, et quand tu es tendu au tennis, tu n'oses prendre aucun risque, tu sais pas quoi faire de la balle...et au vu de ce qu'il a fait au début c'est clairement ça qu'il s'est passé, il savait pas quoi faire et s'est retrouvé à faire n 'importe quoi au final...
Maintenant un joueur quelque soit le sport qu'il pratique est là our montrer l'exemple à tous ses petits jeunes qui aimeraient être à leur place .
Tu veux critiquer Monfils mais tu viens t'humilier tout seul, haha