« On a l’impression qu’il n’y a qu’Alcaraz qui peut le mettre en danger », Cervara, coach de Medvedev, analyse la finale monumentale jouée entre Alcaraz et Sinner

Pour L’Equipe, Gilles Cervara, entraîneur de Daniil Medvedev, s’est livré à une analyse de la finale impressionnante disputée par Carlos Alcaraz et Jannik Sinner hier à Roland-Garros.
Le coach de 44 ans a notamment évoqué les capacités d’Alcaraz pour inquiéter le n°1 mondial, alors qu’il était dos au mur dans cette rencontre :
« Au début, avec Sinner qui se dégage, on espère juste qu’on va assister à une finale plus serrée et qui fait réfléchir, au lieu de se dire que ça va dépendre de celui qui rate trop. Et puis non, mille fois non ! C’était ’Fast and Furious’. Alcaraz joue par soubresauts.
D’un coup, il a un passage éclair qui dépasse Sinner. Mais comme l’Italien est capable de maintenir un niveau élevé et qu’il ne prend pas l’eau, il oblige Alcaraz soit à jouer encore mieux, soit à maintenir un niveau moyen très fort qu’il n’arrive pas toujours à suivre.
C’est comme sur l’autoroute : tu as un con qui roule à 200 km/h, puis à 120, puis à 200, et toi, tu roules tout le long à 130. Il te dépasse alors que tu n’as pas ralenti, et tu le redépasses sans avoir accéléré. […]
On a l’impression qu’il n’y a qu’Alcaraz qui peut le mettre en danger. Parce qu’il le sort de son rythme avec ses différents types de coups, cette variété que les autres joueurs ont moins. Il te joue différents types de balles, de hauteur, d’angle, de vitesse, etc. Et il y a aussi le rythme dans sa manière de jouer : je joue pas bien, et d’un coup je joue hyper bien. Ça doit déstabiliser Sinner.
Ce tempo, je ralentis et j’accélère, ça va être sa marque de fabrique, ça va toujours exister. Au lieu d’être une faille, ce sera une force. Même quand il mène, Alcaraz peut perdre le match. Mais quand il est dos au mur, il peut rappuyer à n’importe quel moment sur le bouton sans avoir de trous d’air. »