Planque (coach de Pouille) : ''Être en quarts ne peut pas être une finalité''

Fiche de Gael MonfilsFiche de Lucas Pouille Lucas Pouille affronte Gael Monfils ce mardi en quarts de finale de l'US Open. Après son exploit retentissant de dimanche face à Rafael Nadal, le jeune Français va devoir déjà repartir au combat pour avoir ses chances dans ce duel face à son aîné. On pourrait craindre la décompression après une telle victoire face à l'ogre espagnol, mais ça n'est pas le genre de la maison. C'est ce qu'a expliqué Emmanuel Planque, coach de Lucas, au micro d'Eurosport. Une interview très instructive, pleine de recul et bourrée de petits détails intéressants, comme toujours avec l’entraîneur du tricolore. Pas de souci à se faire, Pouille a de quoi garder la tête bien fixée entre ses deux épaules.

E. Planque : "C'est après ces matchs-là qu'on court. On s’entraîne pour vivre ces matchs, pour en vivre plus, pour aller toujours plus loin. Pour vivre davantage d'émotions. Donc être en quarts de finale c'est bien mais ça ne peut pas être une finalité quand on cherche à repousser ses limites. Donc il y a eu la satisfaction hier bien sûr (victoire sur Nadal) mais aujourd'hui on est déjà tourné vers le match contre Gaël, évidemment.

Est-ce que ça change quelque chose de jouer un Français ?
Le fait que Gaël soit français, sur un quart de finale comme ça, ça ne va pas changer grand chose. Ils se connaissent très bien, ils on joué un long match à Melbourne il y a deux ans, ils s'entraînent très régulièrement ensemble. Donc le fait qu'il soit Français, ça ne changera rien. On connaît les qualités de Gaël, c'est probablement le meilleur athlète du circuit, je l'ai déjà dit. Il est très en forme, il a gagné a Washington, très bien joué à Toronto, très bien joué aux JO, pas très loin d'obtenir une médaille. Depuis le début du tournoi il n'a pas perdu un set, il n'a mis que des volées à des très bons joueurs donc on sait à quoi s'attendre.

"Gaël fait partie des 3 ou 4 meilleurs joueurs"
C'est un joueur qui défend très, très bien donc il faudra que Lucas soit un très, très bon attaquant pour être capable de battre Gaël qui va probablement essayer de l'user, de le faire jouer beaucoup de coups. C'est comme ça que ça va se passer probablement. C'est encore une fois un énorme défi pour nous. Gaël fait partie aujourd'hui des trois ou quatre meilleurs joueurs, les plus en forme en ce moment en tout cas. Il n'a pas joué à Roland Garros, il n'a quasiment pas joué la saison sur gazon, donc il a eu le temps de récupérer, il a eu le temps de s’entraîner, cette histoire de virus est terminée. Donc voilà, on est au clair, on sait très bien que c'est un gros, gros défi.

Le match à l'OA où Pouille mène 2 sets 0, peut-on s'appuyer dessus ?
On peut s'appuyer dessus dans la mesure où, malgré tout, il n'était pas très loin de le gagner, il a mené 3/0 au 5ème, un break, il a même eu des occasions pour avoir double break. On va s'appuyer dessus. Cependant il ne l'a pas gagné donc il y a des raisons. On va essayer d'en discuter. Après ça n'est plus très contemporain, ça date d'il y a deux ans, les choses ont changé. Autant chez Lucas que chez Gaël. Gaël a changé d’entraîneur, il a changé de staff. Il est dans une autre période de sa vie probablement. Après, avec Gaël, il y a des constantes, on les connait. Voilà, c'est un athlète incroyable, extrêmement rapide, il défend très, très bien. Il peut très bien servir. Dans les très bons jours, il frappe très, très fort des deux côtés, ça rendrait la tâche encore plus compliquée. Mais oui, il n'était pas très loin.

"Lucas et Gaël aiment se parier des trucs"
Et ils ont joué des sets d'entrainement l'année dernière à Bercy et ici. Ils prennent un malin plaisir à parier des trucs tous les deux quand ils jouent ensemble donc à chaque fois ils font des sets très intenses, très denses, parce qu'il y a toujours des enjeux, ils parient (sourire).

Lucas est aussi joueur que Gaël ?
Ah oui, Lucas c'est un vrai joueur, il adore les paris, il adore le challenge, il adore les défis, ça oui, il adore ça. Ça fait partie de son plaisir oui.

Comment Lucas vit-il tout ça ? C'est devenu un phénomène ici, mais on a l'impression que ça ne l'atteint pas
Encore une fois, il faut savoir ce qu'on veut. Il faut savoir pourquoi on travaille, pourquoi on fait autant de sacrifices l'un et l'autre. Après, un phénomène... Kyrgios a un an de moins et il est déjà installé dans les 20 meilleurs. Il a gagné des tournois, il a, lui aussi, battu Nadal il y a deux ans à Wimbledon. Donc ça c'est dans le contexte français qu'effectivement ça peut être un phénomène. Après, à l'échelle internationale, Zverev a fait des choses incroyables, il est de 1997. Thiem était en demi-finales à Roland Garros, il a juste un an de plus que Lucas. Donc bon, restons quand même les pieds sur terre, on ne va pas s'emballer, il n'a rien fait de surnaturel, il n'a pas gagné l'US Open. Pour l'instant, il n'est qu'en quart de finale donc restons humble et modeste et ça suffira.