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Rafael Nadal contre les blessures

Le 20/11/2024 à 00h09  par AFP
Rafael Nadal contre les blessures
© afp.com/GREG WOOD

Durant plus de deux décennies, Rafael Nadal a martyrisé son corps et n'a dominé les douleurs et les blessures que grâce à son mental hors du commun.

Mardi soir à Malaga après la défaite de l'Espagne face aux Pays-Bas en Coupe Davis (2-1), il a mis un terme à sa carrière, écoutant enfin ce corps qui réclamait avec insistance un repos définitif depuis janvier 2023 lorsqu'une blessure à la hanche à l'Open d'Australie l'avait contraint à mettre un terme à sa saison.

Son ambition était alors de revenir en 2024 pour viser un 15e titre à Roland-Garros puis une nouvelle médaille d'or aux Jeux olympiques, au même endroit.

Il a bien disputé les deux tournois, mais très loin de son meilleur niveau physique, faute d'avoir pu jouer assez depuis son retour sur les courts en janvier, à cause d'une nouvelle séries de pépins physiques et de forfaits.

"Ca n'a aucun sens de continuer à jouer sachant que je n'ai pas vraiment l'occasion d'être aussi compétitif que j'aimerais l'être. Mon corps ne me donne plus la possibilité de l'être très souvent", a expliqué Nadal lundi en conférence de presse.

"En définitive, OK, je peux tenir une année de plus. Mais dans quel but ?" s'est interrogé Nadal, assurant quitter le tennis professionel "en paix", après avoir donné "tout ce (qu'il) avait".

Le pied, le coude, l'épaule, la main et le poignet gauches, le dos, l'avant-bras droit (alors qu'il joue de la main gauche), les abdominaux, les côtes mais aussi les genoux, les chevilles, la hanche et enfin la cuisse quelques jours avant les JO, pour lesquels il était encore incertain la veille de son premier match... "C'est un blessé qui joue au tennis", avait résumé son oncle et entraîneur historique Toni Nadal en avril 2019 pour le journal Cinco Dias.

Son médecin Angel Ruiz affirme que le joueur possède "une génétique merveilleuse", qu'il allie à un mental à nul autre pareil et à "une résistance à la douleur exceptionnelle".

En 2009, le Majorquin joue l'US Open malgré une déchirure abdominale -- qui s'aggrave pendant le tournoi -- parce qu'elle ne le gêne qu'au service. "C'était un peu stupide de ma part", admet-il.

En 2014, il bat Roger Federer en demi-finale de l'Open d'Australie malgré une énorme ampoule dans la main gauche, mais il se bloque le dos au début de la finale et perd contre Stan Wawrinka.

À plusieurs reprises, les blessures l'ont tenu à l'écart du circuit.

À la fin de la saison 2008, il écourte sa saison après Bercy en novembre à cause d'une tendinite au genou mais revient deux mois plus tard à l'Open d'Australie 2009 et fait pleurer Federer après lui avoir infligé l'une des plus cuisantes défaites de sa carrière au terme d'un match de 4h30.

- "Déclin rapide" -

La première longue pause dans sa carrière intervient en 2012 lorsqu'il met un terme à sa saison après Wimbledon, de nouveau en raison de douleurs à un genou.

Revenu en février 2013, il remporte dix tournois cette année-là, dont Roland-Garros, l'US Open et cinq Masters 1000.

Mais son retour le plus éclatant, car le plus improbable à plus de 35 ans, est celui de 2022.

Éliminé par Novak Djokovic en demi-finales de Roland-Garros au printemps 2021, Nadal fait face à un brusque réveil du syndrome de Müller-Weiss, une nécrose dégénérative de l'os du pied (gauche), maladie "chronique et incurable" qu'il doit gérer depuis qu'il a 18 ans.

Il ne joue plus de la saison et, positif au Covid-19 en décembre 2021, aborde 2022 avec une préparation plus qu'approximative.

Vainqueur d'entrée du tournoi de Melbourne, il enchaîne sur une victoire historique à l'Open d'Australie, qui porte à l'époque à 21 le record de titres du Grand Chelem.

Six mois plus tard, il gagne son 14e Roland-Garros en se gavant d'antalgiques pour anesthésier son pied malade.

"Je pense qu'il a des douleurs inimaginables quand il se lève le matin ou qu'il sort du terrain. Quand Rafa commence à grimacer, à dire qu'il a mal quelque part, pour nous ce serait pronostic vital engagé !", dit l'ancien joueur Fabrice Santoro.

Dans un entretien à l'AFP en mai 2022, Gilles Simon avait toutefois prévenu: "Rafa frappe beaucoup mieux la balle qu'avant, mais il court beaucoup moins bien. Tout d'un coup, ça baissera tellement physiquement que ça ne l'autorisera même plus à frapper comme il peut le faire et le déclin sera rapide".

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