Tsonga :''C'est un peu le paradoxe du tennis'' (conférence de presse)

Fiche de Jo-Wilfried TsongaFiche de Renzo OlivoRoland Garros 2017 C'est l'énorme sensation du jour à Roland Garros. Jo-Wilfried Tsonga a chuté dès le premier tour de cette édition 2017, battu par le 91ème joueur mondial, l'Argentin Renzo Olivo. Ce dernier, du haut de ses 25 ans et pour son premier Roland Garros, a joué le match parfait. En conférence de presse, le Français est revenu sur sa contre-performance, passant en revue ses sensations, les liens potentiels avec son titre à Lyon la semaine dernière, et ses perspectives pour la suite de la saison. Voici l'intégralité de sa conférence de presse.

Question : "Jo, est-ce que l'interruption d'hier t'as aidé ?"
Tsonga : "Avec cette issue, je ne peux pas dire que l'interruption d'hier m'ait aidé. J'aurais aimé que les choses soient différentes mais c'était difficile de revenir. J'ai donné ce que j'avais à donner. Il a été solide. Ça m'a pris du temps pour gagner en précision. Ça m'a pris deux ou trois points et c'était trop."

Question : "Est-ce qu'Olivo vous a surpris ?"
Tsonga : "Je savais que c'était un bon joueur sur terre battue. Il a eu de bons résultats dans le passé. Il est jeune, il est affamé, c'est son premier Roland Garros. Pour lui, c'est quelque chose d'énorme. Il a saisi sa chance.

Question : "Quelle est l'étape suivante ? Tu vas commencer ta saison sur gazon plus tôt ?"
Tsonga : "Non, certainement pas. Je vais prendre du temps pour moi et pour me préparer au gazon."

Question : "Peux-tu nous donner une réaction sur l'incident avec Maxime (Hamou) ? Qu'en penses-tu ? Lui as-tu parlé ?"
Tsonga : "Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé. J'ai juste entendu certaines personnes en parler ce matin, mais rien en détail. Désolé."

Question : "Est-ce que tu t'attendais à souffrir autant, à avoir autant de mal ? Et comment tu expliques que tu n'aies pas retrouvé ton niveau de jeu ?"
Tsonga : "Je m'attendais à un match difficile. Les premiers tours sont toujours difficiles, il faut prendre ses marques. Je jouais un adversaire qui disputait son premier Roland Garros, qui est jeune, qui avait beaucoup d'envie et il l'a montré sur le terrain. Je n'ai pas eu les meilleures sensations, que ce soit hier ou aujourd'hui quand je suis revenu sur le court. A aucun moment je n'ai réussi à trouver le bon rythme. Donc voilà, malheureusement ça m'a empêché de jouer à un niveau assez élevé pour l'emporter. Mais je me suis battu avec les armes que j'avais, je me suis battu jusqu'à la fin. Même aujourd'hui en étant mené 0-40, j'ai donné tout ce que j'avais à donner. Maintenant, je vais me tourner vers la suite."

Question : "Comment on fait pour revenir, après l'interruption d'hier, dans un match où tu es potentiellement à un jeu de la défaite ? Comment on appréhende l'événement ? Comment on fait pour relancer la machine ?"
Tsonga : "Eh bien, ça ne change pas vraiment de d'habitude. C'est comme si on avait un autre match qui débutait. On a juste plus d'infos sur l'adversaire car je ne le connaissais vraiment pas beaucoup. Voilà, la seule chose qu'on peut faire c'est analyser ce qui s'est passé la veille et essayer de faire au mieux. Mais ça va très, très vite. Revenir pour un jeu, comme ça, ou même deux ou trois, il peut tout se passer. Un joueur qui a un mauvais revers peut en mettre cinq de suite, un joueur qui a un bon coup droit peut tous les rater, voilà, il peut se passer beaucoup de choses. C'est pas évident de revenir sur le court. Mais j'aurais aimé gagner ce premier jeu et relancer un peu le match."

Question : "Tu penses que la semaine à Lyon peut avoir eu une incidence sur le début difficile de ce tournoi ? Car on sait que jouer la semaine avant un Grand Chelem n'est pas facile pour tout le monde. Est-ce que ça a pu jouer ou pas ?
Tsonga : "Non, je ne pense pas que ça ait joué car je me sentais très bien physiquement. Mais ça fait partie aussi du tennis. Les autres années, je ne jouais pas de matchs ou je ne jouais pas bien pendant toute la saison sur terre battue et je jouais bien à Roland Garros. Là, j'ai bien joué la semaine dernière et je ne joue pas bien ici. Ça fait juste partie du tennis. Mais, de toute façon, la semaine dernière ça reste du positif pour moi donc je vais m'appuyer là-dessus pour la suite de ma saison."

Question : "Pour revenir sur l'avant-match, tu n'as pas fait un échauffement plus poussé que d'habitude ? Notamment au service comme tu allais tout de suite servir ?"
Tsonga : "Bah oui et non. Ce matin je me suis échauffé mais j'essaie toujours d'être au maximum pendant mes échauffements donc j'ai pas trop changé mes habitudes non plus. De toute façon, ça ne change pas grand-chose, des services j'en ai tapés des millions donc... L'important c'est vraiment d'être chaud physiquement. Et, évidemment que ce matin j'ai essayé de mettre l'accent là-dessus pour être encore plus prêt."

Question : "Tu dis "pas les meilleures sensations", tu peux préciser ? Il t'a manqué de la mobilité ? Qu'est-ce que tu entends par là ?"
Tsonga : " 'Pas les meilleures sensations', ça veut dire que la balle ne sortait pas de la raquette comme je voulais qu'elle sorte. Après, à quoi c'est dû, si je le savais je l'aurais changé tout de suite. Mais c'est vrai qu'elle ne sortait pas comme j'en avais vraiment envie.

Question : "Une défaite au premier tour à Roland pour un joueur de ton niveau, forcément ça pique et ça donne envie de retourner sur le terrain regagner des matchs. Seulement, aujourd'hui tu as un bébé, ta compagne est juste là, est-ce que du coup tu vas relativiser cette défaite ? Est-ce que ça va être difficile de retrouver cette hargne pour retourner sur le terrain, faire du panier, de l’entraînement et se remettre à fond dans le tennis ?
Tsonga : "Je ne crois pas car je ne suis pas non plus un novice. Ça fait des années que je joue et ça fait des années que... Le tennis c'est cyclique, il y a des réussites puis il y a des déceptions. Et, justement, je pense que le plus important c'est d'être le plus stable possible au niveau des émotions. Parce que, quand on travaille, il y a toujours un moment où on est récompensé, alors si c'est pas aujourd'hui, ça sera demain et ainsi de suite. Comme je le disais, la semaine dernière j'ai gagné le premier tournoi sur terre battue de ma carrière, et, aujourd'hui, on va dire que ça ne va plus sur terre battue parce que j'ai perdu au premier tour à Roland Garros. C'est un peu le paradoxe du tennis. Moi, ce qui m'intéresse, c'est de me tourner vers la suite, vers les prochains tournois. Et pourquoi pas aller chercher de beaux trophées car il y aura des choses à faire aussi sur gazon."

Question : Vous avez dit que vous aviez emmagasiné des infos sur Olivo hier. Comment vous comptiez le jouer si le match durait aujourd'hui ? Est-ce que vous aviez des pistes ?
Tsonga : "Bah, il faut croire que non (rires). J'avais évidemment mon petit plan en tête. Mais comme je le dis, on revient pour un jeu, ça va tellement vite que c'est difficile de mettre quelque chose en place. Souvent, quand on rentre sur le terrain pour faire quelque chose, ça n'est pas parce que ça ne marche pas pendant un jeu qu'on arrête. On continue d'essayer. Et, en l’occurrence là, je n'ai pas eu le temps d'insister assez pour faire quoi que ce soit."

Question : Est-ce qu'avec Thierry (son coach) vous avez déjà établi un calendrier de semaines où Enzo (son frère) va te suivre ? Est-ce qu'il va te mettre des taquets à l’entraînement ? Est-ce que c'est une question de boulot ou de partager quelque chose avec lui ?"
Tsonga : "C'est un peu des deux. Enfin, pas un peu, c'est beaucoup des deux. Oui, on va mettre un petit truc en place. Il va pas mal m'aider au quotidien car il va être en permanence là où j'habite. C'est mon frère, je suis tout le temps avec lui, c'est normal."