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De la terre battue bleue pour le Masters 1000 de Madrid !

Le 05/05/2012 à 12h37 par Guillem Casulleras Punsa
De la terre battue bleue pour le Masters 1000 de Madrid !
Vous n'avez pas la berlue, la terre battue sera bien bleue à Madrid cette année

Cela aurait sûrement pu faire office de très bon poisson d'avril, mais l'information n'a cependant rien d'une plaisanterie. Comme tous les ans le Masters 1000 de Madrid se jouera à nouveau sur de la terre battue à partir du 6 mai prochain, jusque-là pas de surprise, mais le cru 2012 aura une petite particularité qui le différenciera "légèrement" des précédents. En effet, la brique pilée utilisée cette année du côté de la Caja Magica sera bleue ! Une vraie révolution pour le monde de la petite balle jaune.

Une idée, puis un court en 2011 et enfin tout le tournoi en 2012
Cela a en effet de quoi surprendre lorsqu'on est habitué à l'ocre qui règne presque sans partage de Roland Garros à Sao Paulo en passant par Rome ou Monte-Carlo et que les terres battues vertes nord-américaines venaient déjà nous déstabiliser quelque peu. Tout est parti d'une idée qui a germé dans l'esprit de Ion Tiriac, manager du tournoi madrilène et ancien vainqueur de Roland Garros en double (1970) après avoir atteint les quarts de finale en simple (1968).
Les premiers tests ont eu lieu il y a près de 5 ans avec la volonté d'améliorer la visibilité de la balle, puis un premier court a été présenté lors de l'édition 2011 avant d'obtenir l'aval de l'ATP pour faire jouer tout le tournoi en bleu cette année. Mais bleue ou ocre, la brique pilée est toute aussi naturelle et agréable à fouler comme ne cessent de le répéter les organisateurs de ce Mutua Madrid Open sans faire pour autant l'unanimité. Plusieurs joueurs sont en effet hostiles à ce changement, Rafael Nadal en tête, soutenu à demi-mots par Roger Federer, ce qui n'a pas poussé Tiriac à changer d'idée.

R. Nadal: "C'est une honte, un manque de respect par rapport à la tradition et l'histoire de cette surface. J'espère que je n'aurai pas à jouer un jour sur du gazon bleu."

R. Federer: "C'est une longue histoire mais je trouve ça triste d'avoir à jouer sur une surface que les joueurs n'acceptent pas. Je trouve ça triste que des joueurs comme Rafa, dans un tournoi de son propre pays, doive se battre contre une surface sur laquelle il ne veut pas jouer."

Ion Tiriac: "En ce qui concerne Nadal et Federer, ils sont de grands joueurs et de grands êtres humains, je respecte leur opinion, mais je n'ai pas à accepter tout ce qu'un joueur dit.
C'est un sport qui existe depuis 100 ans et va, espérons-le, encore exister 100 ans. Je suis sûr que lorsqu'ils joueront là-dessus, ils viendront à la bonne conclusion.
Sur le court bleu, le contrast est bien meilleur. Je suis sûr que les spectateurs vont dire 'Wao, nous voyons mieux la balle.', c'est scientifiquement prouvé le contrast est meilleur d'au moins 15% sur le bleu que sur le rouge.
J'ai passé beaucoup de temps à penser au jeu, à penser à comment on pourrait faire les choses mieux, pas seulement pour les joueurs qui sont la chose la plus importante sur le court mais aussi pour les spectateurs."


Terre battue bleue mais terre battue quand même
Ce n'est ainsi qu'une petite variante à la fin du procédé de fabrication qui vient changer la teinte de la terre. Pour les joueurs, hormis la sensation visuelle de se trouver plutôt sur la Rod Laver Arena de Melbourne Park (Open d'Australie) que sur les courts madrilènes, les sensations restent exactement les mêmes comme nous l'explique (plus bas) Gaston Cloup, ancien responsable de l'entretient des courts à Roland Garros où il a travaillé pendant 20 ans avant de prendre sa "retraite" pour maintenant n'intervenir que ponctuellement sur des tournois, comme à Madrid donc depuis l'an dernier.

Gaston Cloup: "La sensation est extraordinaire, j'ai été séduit par la qualité de cette terre battue qui n'a pas du tout la même couleur que la terre battue traditionnelle mais qui est tout de même une terre battue traditionnelle, c'est ce qui est important. Tous les matériaux sont identiques et la coloration de surface est également le produit naturel que l'on utilise pour la terre battue rouge. Il a simplement fallu enlever l'oxyde de fer et reteinter, recuire l'argile, de la même façon que la brique pilée traditionnelle. C'est exactement la même chose, le joueur a les mêmes sensations, la même qualité, le même rebond que sur une terre battue traditionnelle."

Ion Tiriac: "Le Mutua Madrid Open est un tournoi pour lequel, malgré ses dix années d'existance, nous pouvons maintenant dire qu'il vient de naître. C'est-à-dire qu'il semble que ce soit le moment opportun pour ouvrir les portes à d'éventuels changements. Être un tournoi jeune, c'est continuer de grandir. Le Mutua Madrid Open est un tournoi qui continue de travailler sur sa propre personnalité et qui veut renforcer son identité.
Blue sera désormais sa couleur distinctive, sa marque, mais cela ne veut pas dire qu'il cessera d'être l'une des plus grandes compétitions sur terre battue avec Roland-Garros, Monte-Carlo ou Rome. Le tournoi continuera à appartenir au même circuit, car les courts ne sont pas en gazon ou dur, ils sont terre battue."


Manola Santana (directeur du tournoi): "Tout ce que nous faisons facilite les choses pour le public sur le site et pour ceux qui regardent à la télévision. Dans un monde où la concurrence pour gagner de l'audience est féroce, le tennis doit également évoluer. Il doit protéger son quota à l'écran et accroître l'utilisation de méthodes à sa disposition, sans aller à l'encontre de sa philosophie."

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