L'innovation technologique au secours de Nadal et de son genou !

Après plus de sept mois d'absence, Rafael Nadal a effectué un retour tonitruant sur le Circuit ATP. Immédiatement compétitif, il a atteint les finales des quatre tournois qu'il a disputés et en a remportées trois. Deux titres sur terre battue d'abord avant de venir définitivement confirmer son retour aux affaires en s'imposant sur le ciment d'Indian Wells. Ce 22ème sacre en Masters 1000, conquis en présence de tous les autres gros bras du circuit, a en effet levé les derniers doutes. Bien que privé de compétition et même de tennis pendant de longues semaines, le "Taureau de Manacor" n'a rien perdu de ses qualités, pas même au niveau physique. Ce dernier point est sûrement le plus surprenant et il soulève donc logiquement quelques interrogations.

Nadal cache-t-il un secret ?
Comment, en effet, un joueur incapable de faire subir le moindre effort à son genou a-t-il pu conserver une telle condition physique ? Un début de polémique n'a pas tardé à faire son apparition, la pilule ayant bien du mal à passer chez les observateurs les plus sceptiques. Rumeurs et tentatives d'explication ont dès lors commencé à circuler pour tenter de faire la lumière sur le sujet, parfois de manière très peu flatteuse envers l'intéressé. C'est pourquoi, après être resté vague dans un premier temps, le clan espagnol a finalement décidé d'en révéler davantage sur les conditions particulières qui ont permis au Majorquin de continuer à s'entraîner malgré tout. Car il n'y a pas de secret, n'en déplaise à certains, c'est bien l'entraînement qui a permis à Nadal de réussir un tel come-back.

Nadal, son genou gauche et Hoffa
Petit rappel des faits et de ce qu'est la maladie de Hoffa, le mal qui touche le genou gauche du "Roi de la terre battue". Il s'agit d'une inflammation du "paquet adipeux de Hoffa" qui est une boule graisseuse située juste derrière le tendon rotulien. Une inflammation qui entraîne de vives douleurs et dont le seul traitement curatif est principalement basé sur un repos total jusqu'à disparition complète des symptômes. Difficilement compatible avec un entrainement physique donc, mais c'est là qu'une solution plutôt inattendue s'est présentée à l'équipe du septuple vainqueur de Roland Garros.

Quand la réalité dépasse la fiction
Cette dernière a en effet été approchée par Genuix, une société suisse de recherche en biomécanique dont l'objectif principal est la mise au point de prothèses de remplacement ou de soutien aux articulations défectueuses. En d'autres termes, des pièces robotisées qui viendraient suppléer une défaillance accidentelle ou naturelle (vieillissement, malformation...) de notre corps. Le lien est donc apparu comme une évidence pour les chercheurs helvètes qui ont vu dans la convalescence de Nadal une opportunité inespérée non seulement de tester leur technologie dans des conditions d'utilisation extrêmes mais aussi de prouver la qualité et l'utilité scientifique de leur travail. Leur solution, très complexe mais aussi extrêmement simple, est de venir soulager l'articulation concernée grâce à la mise en place d'une articulation robotisée externe. Un principe étudié de longue date et somme toute très basique comme nous l'explique le docteur Delgado, spécialiste en biomécanique intuitive humaine.

Docteur A. Delgado (Institut de l'Ouest): "C'est un vieux rêve de l'homme de parvenir à améliorer les performances naturelles du corps humain par le biais d'un élément extérieur qui viendrait s'y greffer. Les armures, utilisées depuis l'antiquité, ou les ailes d'Icare en sont le parfait exemple. (...) Dans le cas qui nous intéresse, l'idée est de venir décharger le genou en réduisant la pression exercée par le quadriceps fémoral sur le ligament patellaire et donc sur la rotule ainsi que sur la boule de Hoffa. La solution est complexe mais sa mise en oeuvre est très simple. Elle consiste en la fixation d'une articulation de soutien sur le genou, à la base du fémur d'une part et sous la tubérosité tibiale d'autre part. (...)
C'est la contraction des muscles avoisinants qui vient indiquer à la prothèse externe de produire le mouvement désiré, cette dernière déchargeant ainsi le genou. Le degré d'accompagnement est ensuite modulable, de total à infime, et l'application dans le cadre d'une reprise sportive progressive est donc parfaitement adaptée. Ça ne soigne pas directement mais ça permet à la zone touchée de récupérer tout en autorisant le sportif à solliciter normalement le reste de son corps (...) Il s'agit d'une vraie révolution et cette belle preuve de réussite avec un champion tel que Rafa devrait permettre à la médecine du sport de faire un réel bond en avant en démocratisant l'utilisation de cette technique."

Nadal bluffé par le résultat
Pour Nadal, cette solution miracle s'est présentée alors qu'une intervention chirurgicale semblait s'imposer comme la seule possibilité pour réduire la durée de sa convalescence. D'abord sceptique comme il l'a souvent laissé paraître en refusant de se prononcer sur la date de son retour, l'Espagnol est aujourd'hui bluffé par les résultats observés. Même s'il doit encore se montrer prudent, il "ne ressent presque plus de douleur, l'inflammation a disparu et [son] genou répond mieux [qu'il] n'aurait osé le rêver. Je peux enfin espérer profiter pleinement des années qu'il me reste sur le circuit". C'est tout le mal que nous pouvons souhaiter à l'Espagnol dont la décision de révéler l'information en ce premier jour d'avril n'était forcément pas innocente. A moins, bien sûr, qu'il ne s'agisse d'un choix éditorial délibéré de l'équipe TennisTemple...