Article plutôt émouvant et qui met en avant les problèmes rencontrés par de nombreux joueurs de tennis professionnels... http://jactiv.ouest-france.fr/ils-sactivent/sport/tennis-alexandre-raconte-galere-dun-joueur-pro-qui-vit-sans-moyens-16438
Alexandre Penaud, natif de Cholet a été sorti au premier tour du tournoi d'Angers, mercredi, par la tête de série n°2, le Belge Niels Desein. Rencontre avec un joueur professionnel vivant dans l'anonymat et avec peu de moyens.
Comme son père Christian (près de 400 matches en D2 avec Le Mans), Alexandre Penaud aurait pu opter pour le football. Mais, c'est dans le milieu de la petite balle jaune qu'on décela rapidement un potentiel chez lui. « Je faisais les deux sports, je pense que j'aurais peut-être dû choisir le foot », lance-t-il sur le ton de la boutade. Une boutade teintée d'un peu d'amertume. Car voilà, là où dans le milieu du ballon rond, ils sont des milliers à (très) bien gagner leur vie, ils ne sont qu'une grosse centaine à connaître pareil sort dans le tennis. « A mon niveau (il est actuellement n° 584 mondial), on n'en vit pas. »
400 € de billets d'avion pour gagner 80 euros
Pas d'entraîneur, ni de préparateur physique. Pas les moyens tout simplement. « A l'année, ce serait 50 000 euros pour vraiment tout couvrir. Moi je n'ai rien et je n'arrive déjà pas à couvrir mes frais personnels. » Ses frais personnels, ce sont les soins (kiné, ostéo) mais aussi les coûts de transports et même l'hébergement sur certains tournois. « Sur les plus petits tournois, tu perds au premier tour et tu touches 80 euros. Alors qu'un billet d'avion aller-retour pour jouer en Turquie, c'est de l'ordre de 400 euros. Pour être "rentable", il faut gagner le tournoi et encore... »
Pourtant, Alexandre Penaud avait connu des débuts fastes, intégrant les Pôles France (Poitiers puis Grenoble) et même les équipe nationales jeunes. « Mais après, c'est très dur de percer. Il y a très peu de places. » Dès lors, la partie devient difficile. Les sponsors ne se bousculent pas au portillon. « Je n'ai en jamais eu un seul [...] Aujourd'hui, à pratiquement 26 ans, il ne faut pas se leurrer, on ne va pas miser sur moi mais sur des jeunes qui ont du potentiel. »
Vers un break dans sa carrière
Malgré des blessures à répétition ces derniers mois (pubalgie, dos), le Bordelais n'a pas perdu la passion, loin s'en faut, mais il porte un regard lucide sur l'évolution des choses : « J'adore jouer mais le prize money (dotation) à mon niveau n'évolue pas alors que le coût de la vie augmente. Le tennis, on ne se rend pas compte mais c'est vraiment difficile. Hors des 150 premiers mondiaux, on gagne difficilement sa vie. »
Depuis une dizaine de jours, ce titulaire d'un bac S a même pris une décision : passer son diplôme d'état afin de devenir entraîneur. « Je ne peux pas continuer sans gagner d'argent. Je souhaite au moins assurer mes arrières quitte à revenir après. Cela va être intéressant de voir si j'aime donner des cours. » A 26 ans, Alexandre Penaud s'apprête à ouvrir un nouveau chapitre dans sa vie.
Alexandre Penaud, natif de Cholet a été sorti au premier tour du tournoi d'Angers, mercredi, par la tête de série n°2, le Belge Niels Desein. Rencontre avec un joueur professionnel vivant dans l'anonymat et avec peu de moyens.
Comme son père Christian (près de 400 matches en D2 avec Le Mans), Alexandre Penaud aurait pu opter pour le football. Mais, c'est dans le milieu de la petite balle jaune qu'on décela rapidement un potentiel chez lui. « Je faisais les deux sports, je pense que j'aurais peut-être dû choisir le foot », lance-t-il sur le ton de la boutade. Une boutade teintée d'un peu d'amertume. Car voilà, là où dans le milieu du ballon rond, ils sont des milliers à (très) bien gagner leur vie, ils ne sont qu'une grosse centaine à connaître pareil sort dans le tennis. « A mon niveau (il est actuellement n° 584 mondial), on n'en vit pas. »
400 € de billets d'avion pour gagner 80 euros
Pas d'entraîneur, ni de préparateur physique. Pas les moyens tout simplement. « A l'année, ce serait 50 000 euros pour vraiment tout couvrir. Moi je n'ai rien et je n'arrive déjà pas à couvrir mes frais personnels. » Ses frais personnels, ce sont les soins (kiné, ostéo) mais aussi les coûts de transports et même l'hébergement sur certains tournois. « Sur les plus petits tournois, tu perds au premier tour et tu touches 80 euros. Alors qu'un billet d'avion aller-retour pour jouer en Turquie, c'est de l'ordre de 400 euros. Pour être "rentable", il faut gagner le tournoi et encore... »
Pourtant, Alexandre Penaud avait connu des débuts fastes, intégrant les Pôles France (Poitiers puis Grenoble) et même les équipe nationales jeunes. « Mais après, c'est très dur de percer. Il y a très peu de places. » Dès lors, la partie devient difficile. Les sponsors ne se bousculent pas au portillon. « Je n'ai en jamais eu un seul [...] Aujourd'hui, à pratiquement 26 ans, il ne faut pas se leurrer, on ne va pas miser sur moi mais sur des jeunes qui ont du potentiel. »
Vers un break dans sa carrière
Malgré des blessures à répétition ces derniers mois (pubalgie, dos), le Bordelais n'a pas perdu la passion, loin s'en faut, mais il porte un regard lucide sur l'évolution des choses : « J'adore jouer mais le prize money (dotation) à mon niveau n'évolue pas alors que le coût de la vie augmente. Le tennis, on ne se rend pas compte mais c'est vraiment difficile. Hors des 150 premiers mondiaux, on gagne difficilement sa vie. »
Depuis une dizaine de jours, ce titulaire d'un bac S a même pris une décision : passer son diplôme d'état afin de devenir entraîneur. « Je ne peux pas continuer sans gagner d'argent. Je souhaite au moins assurer mes arrières quitte à revenir après. Cela va être intéressant de voir si j'aime donner des cours. » A 26 ans, Alexandre Penaud s'apprête à ouvrir un nouveau chapitre dans sa vie.