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La Laver Cup (ou Federer Cup ?) c'est quoi au juste et comment ça marche ?

La Laver Cup (ou Federer Cup ?) c'est quoi au juste et comment ça marche ?

Publié par , vendredi 22/09/2017 18:27

Impossible d'y échapper, la première édition de la Laver Cup est l'attraction tennistique du week-end. Avec la légende vivante Rod Laver comme parrain officiel et Roger Federer au côté de Rafael Nadal comme têtes d'affiche, il pouvait difficilement en être autrement. La compétition se déroule sur trois jours, ces vendredi, samedi et dimanche, dans l'enceinte de l'O2 Arena de Prague. Mais de quoi s'agit-il exactement ? Comment ça marche ? La Coupe Davis a-t-elle du souci à se faire ? Voici le mode d'emploi.

Le Duel : l'Europe contre le reste du Monde
La Laver Cup est une compétition exhibition par équipes disputée sur trois jours. Elle se résume à une rencontre, une finale d'entrée de jeu en quelque sorte, opposant une sélection Europe à une sélection reste du Monde. Chaque équipe est composée de 6 joueurs et est emmenée par un capitaine qui est, lui-même, une ancienne gloire du tennis. Sur les 6 joueurs, 4 sont sélectionnés en fonction de leur classement ATP au lendemain de Wimbledon et 2 sont choisis par le capitaine.

Pour cette première édition, Björn Borg est capitaine de la sélection Europe avec, sous ses ordres, Roger Federer, Rafael Nadal, Marin Cilic, Dominic Thiem, Alexander Zverev et Tomas Berdych. John McEnroe est capitaine de la sélection Monde et compte dans son équipe Jack Sock, Nick Kyrgios, John Isner, Sam Querrey, Denis Shapovalov et Frances Tiafoe.

Le Format : 12 matchs joués sur 3 jours, 24 points distribués
Quatre matchs sont disputés chaque jour, trois simples et un double. Chaque match est joué en 2 sets gagnants avec un super tie-break de 10 points à la place de l'éventuel 3ème set. Les matchs du vendredi rapportent chacun 1 point, ceux du samedi 2 points et ceux du dimanche 3 points. Le but étant évidemment de ménager le suspens jusqu'au bout puisque, 24 points étant à distribuer, la première équipe arrivant à 13 points a gagné. Les matchs du samedi seront ainsi plus importants que ceux du vendredi et ceux du dimanche plus importants que ceux du samedi. En cas d'égalité 12-12 le dimanche soir, c'est un double décisif qui départagerait les deux équipes.

A noter que le choix des joueurs pour chaque match revient au capitaine. Il doit annoncer sa composition de la journée chaque jour avant le début du premier match. Avec comme contraintes, de faire jouer chacun de ses joueurs en simple sur les deux premiers jours (pas plus de deux fois sur les trois jours) et au moins quatre de ses six joueurs en double sur les trois jours. Tout ça en répétant pas deux fois la même compo de double, sauf potentiellement pour l'éventuel double décisif. Vous avez suivi ?

L'Origine : Federer en chef de projet
L'idée d'abord puis sa concrétisation ensuite est portée depuis le début par un Federer très impliqué. Il est la véritable tête d'affiche marketing en même temps que garantie du sérieux du projet auprès des autres joueurs et des partenaires. D'où ce surnom officieux de Federer Cup. Dans l'ombre, c'est Team8, l'agence de management que le Suisse a co-fondée avec son tout-puissant agent américain Tony Godsick, qui tire les ficelles. C'est d'ailleurs avec ce dernier que Federer a imaginé l'événement, sur le modèle de la Ryder Cup de golf dont ils espèrent imiter la réussite. L'histoire est donc présentée comme très sérieuse et les moyens engagés jusque-là sont largement à la hauteur des ambitions affichées. Le produit marketing semble en tout point parfait.

L'Intérêt : pas de points mais de l'argent
Les moyens, financiers avant tout, ont servi notamment à convaincre les joueurs de participer à l'événement. On parle d'importantes "garanties" versées à chaque participant et pouvant aller jusqu'à plusieurs centaines de milliers de dollars. 250 000 dollars de prize-money seraient aussi promis à chaque joueur de l'équipe victorieuse, quand les perdants ne remporteraient eux pas un centime en plus de leur fameuse "garantie". Au-delà de cet aspect financier, aucun point ATP ne sera distribué, personne n'est donc là pour améliorer son classement, soyons clairs. Cependant, l'argent ne fait probablement pas tout. Il y a aussi certainement l'envie de faire partie d'un événement se voulant si prestigieux, auquel tous semblent croire et qui assume apparemment pleinement ses ambitions. Il y a, enfin, le prestige de s'aligner aux côtés des grands noms que sont Federer, Nadal, Laver, Borg et McEnroe, 64 titres du Grand Chelem à eux cinq. Tous les participants parlent en tout cas d'une même voix pour affirmer qu'il s'agit d'une compétition bien sérieuse et en aucun cas d'une exhibition de plus comme on peut le penser. Les détracteurs parlent quant à eux d'une super-exhibition, créée par les joueurs les plus riches pour les joueurs les plus riches, pour générer du profit sans se soucier des intérêts du reste du monde du tennis et de ses acteurs. A chacun de se faire son avis.

Pour le public, l'intérêt est évident. Celui de voir évoluer (chacun dans son rôle) ces légendes du tennis. Avec le bon espoir, cela reste tout de même le sujet principal, que la qualité des autres protagonistes permettra de proposer du très beau tennis. Les 16 700 billets de l'O2 Arena disponibles pour chaque journée avaient ainsi déjà trouvé preneur en seulement quelques heures dès le mois de février. Plusieurs millions de téléspectateurs sont aussi attendus dans plus de 200 pays. Le lancement de l'affaire semble bien ficelé et rondement mené.

L'Avenir : concurrencer la Coupe Davis ?
C'est le grand débat qui anime les coulisses et (surtout) les médias. La Laver Cup veut-elle faire de l'ombre à la Coupe Davis ? Officiellement ce n'est pas l'objectif affiché, au contraire même : le format n'est pas du tout le même et l'attractivité de la Laver Cup, plutôt que faire de l'ombre, viendrait donner un coup de projecteur et faire du bien au tennis dans son ensemble. Mais, dans les faits, force est de constater que la Coupe Davis n'est pas en mesure de tenir la comparaison cette saison. Son image semble en souffrir grandement. Privée des meilleurs joueurs du monde, qui la jugent trop prenante et pas assez attractive (points ATP, prize-money), la compétition historique fait pale figure. Elle ne semble pas faire le poids face au condensé de grands noms, saupoudré de paillettes médiatiques et arrosé d'une sauce marketing savamment dosée de la nouvelle venue. Si la Coupe Davis n'est donc pas censée se sentir menacée, voilà en tout cas qui devrait au moins la pousser encore davantage à évoluer.

A nuancer toutefois car, malgré les apparentes similitudes, il faut rappeler que les deux compétitions sont effectivement très différentes. L'une concerne 134 pays (donc autant d'équipes) répartis dans plusieurs divisions et au moins 536 joueurs, pour beaucoup inconnus du grand public mais mis en lumière à cette occasion. Tout ce beau monde s'affrontant chaque saison aux quatre coins de la planète dans plus d'une centaine de rencontres. C'est d'ailleurs la plus grande compétition sportive internationale et annuelle au monde. L'autre réunie seulement deux équipes de 12 joueurs-stars (concernant donc au mieux 12 pays, voire 14 en comptant les capitaines, 10 cette année) pour une seule rencontre par an. Ces deux équipes s'affrontent sur trois jours comme nous l'avons décrit plus haut dans cet article. Pas de jugement de valeur ici, il s'agit surtout de mettre en lumière la quasi impossibilité de réellement mettre en concurrence ces deux compétitions. D'un côté, les fédérations du monde entier ou presque et leurs meilleurs joueurs participent activement à la compétition, de l'autre 12 joueurs recrutés par une société privée se défient sur un week-end pendant que le reste du monde tennistique observe. Observer ou participer, ça n'est pas la même dynamique qui se crée. La Laver Cup ne peut donc pas remplacer en tant que telle la Coupe Davis, elle n'en a structurellement pas les moyens. Mais son succès pourrait jouer des tours à cette dernière, surtout d'un point de vue médiatique, et servir d'argument supplémentaire à ceux qui souhaitent la voir se réinventer au plus vite. Il ne faut cependant pas s'y tromper, il s'agit de deux choses bien différentes. La Laver Cup peut devenir un très bon outil de promotion médiatique pour le tennis, même si ça n'est pas son but premier, mais le tennis en sortirai très probablement perdant si d'aventure elle venait fragiliser durablement la Coupe Davis.

Si la Laver Cup tient toutes ses promesses, si les spectateurs et téléspectateurs sont conquis, et si cela se confirme au fil des années, elle pourrait alors se faire une place durable dans le calendrier tennistique. Auquel cas il devrait alors être possible, souhaitable même, de la voir coexister pacifiquement dans le futur avec la Coupe Davis (dans un format revu ?). Mais nous en sommes encore loin. Les ingrédients pour y parvenir semblent avoir été correctement incorporés par ses instigateurs, Federer en tête, reste maintenant à leur permettre de bien maturer et à laisser le temps faire son oeuvre.

En attendant, les deux prochaines éditions de la Laver Cup sont déjà prévues, à la même période en 2018 et 2019. Borg et McEnroe ont d'ailleurs déjà signé en tant que capitaines pour ces deux années à venir. Et, à plus long terme, les organisateurs, Federer en tête, prévoient une compétition disputée tous les ans, exception faite des années olympiques.

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Top des commentaires comments
Et cette information ne nous arrive qu’aujourd’hui! C’est fou ce que Metz est isolé et inaccessible
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Riton Riton
Personnellement j'en ai rien à cirer de la chèvre , aussi soyeux soit cet animal. Mais évidemment libre à chacun d'avoir cet éternel débat vu que les médias l'entretiennent et qu'il y'a beaucoup d'hyp
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Nouveau Nouveau
C'est fou Fonseca c'est déjà une star, j'ai l'impression que tout le monde est pour lui à chacun de ses matchs.
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Falfa Falfa
Djokovic voulait tellement tout gagner, à en croire certains, qu'il est resté sur ses positions ce qui lui a valu de devoir renoncer à certains tournois et pas des moindres. A un moment donné, il fau
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MILI MILI
[quote]Stan LR il y a 12 heures D'autre part il soutient ouvertement des politiques ou militaires serbes passés pas loin du tribunal international pour les crimes contre l'humanité commis à l'époque
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TortueGenial TortueGenial