Federer lors que la conférence de presse après son match contre Soderling

US Open 2010, Roger Federer nous dit tout

US Open 2010 Voici un large extrait de la conférence de presse de Roger Federer à l'issue de sa victoire sur Robin Soderling en quarts de finale de cette US Open 2010. Le Suisse y revient sur les conditions climatiques et ce vent qui gêne les joueurs depuis quelques jours. Il nous parle ensuite de Robin Soderling, bien sûr, mais aussi de sa demi-finale à venir face à Novak Djokovic, de Rafael Nadal et enfin de ses deux petites filles qui grandissent.

Question: Est-il réellement possible de prendre du plaisir à jouer avec un tel vent ?
R.Federer: "Oui, je pense que j'ai apprécié car j'ai pris ça comme un challenge, comme une occasion de jouer différemment. C'est pas facile vous savez. Il fait froid, le vent souffle de partout. Vous avez l'impression qu'il souffle à travers vos oreilles et dans vos yeux. J'ai tellement détesté ça par le passé que je suis de l'autre côté maintenant. J'ai été capable de retourner la situation et de prendre une sorte de plaisir à jouer dans le vent."

Q: Tout le monde se plaignait du fait que le vent affecte le jeu et perturbe le concentration. Comment avez-vous été en mesure de servir aussi précisément ?
R.F: "Je ne sais pas. Je suppose que j'ai un bon mouvement de service. Pour moi, cela n'affecte pas ma concentration quand je m'apprête à servir. Evidemment que vous fassiez un mauvais lancer, car le vent pousse la balle, alors vous arrêtez le mouvement.
En dehors de cela, ce à quoi j'ai également été très bon est de parvenir à atteindre de bonnes zones au service même si le lancer n'était pas parfait. Je pense que c'est quelque chose que j'ai toujours été en mesure de faire. Je peux servir dans toutes les zones que ce soit avec un kick, un slice ou à plat. Je pense que cela me permet d'avoir une grande variété de service avant tout. Ensuite aussi car quand il y a du vent, je ne galère pas beaucoup, vraiment. Comme mon deuxième service est fiable, je ne panique ou je ne fais pas tellement de doubles fautes. Donc, c'est évidemment une arme non négligeable dans de telles conditions."

Q: Vous pensez que Soderling avait plus de problèmes que vous par rapport au vent ?
R.F: "Oui, je crois qu'il avait vraiment plus de problèmes au service. Maintenant, du fond du court, j'ai aussi boisé quelques balles et j'ai aussi eu quelques problèmes de timming et mal interprété quelques trajectoires, comme nous tous aujourd'hui. Mais je pense que le service a été la principale clé aujourd'hui, car il est évident qu'il est très connu pour servir de façon très précise, extrêmement fort et sur une longue période de temps. C'est ce qui le rend si difficile à battre vraiment. Ce n'était pas le cas aujourd'hui. Il a eu du mal à obtenir le rythme, la précision va avec, jusqu'à la moitiée du troisième set où je pense qu'il a commencé à frapper un peu mieux. Mais il était déjà presque trop tard, vraiment."

Q: Pouvez-vous parler de votre confrontation avec Novak ? Vous l'avez affronté ces deux dernières années ici, mais il semble avoir particulièrement faim.
R.F: "Oui, je veux dire, nous avons eu quelques bons matchs au fil des ans. Je pense que c'est clairement sa meilleure surface, même si sur terre battue il est aussi très bon, tout fonctionne bien. Et sur gazon il est bon aussi.
Mais je pense que ce genre de surface convient le mieux à son jeu car il peut renvoyer des balles incroyables,vous voyez, les prendre en demi-volée, les réorienter. Elle l'aide peut-être à servir un peu mieux, et sur le retour, il peut viser une très petite zone, et tout d'un coup il est vraiment difficile à passer quand il est au retour.
C'est ce qui fait de lui un des meilleurs joueurs dans le jeu du moment, et surtout sur cette surface il est évidemment dans le top 3 ou 4. C'est pourquoi il a été en mesure de jouer avec constance ici. Il est en attente d'une brèche pour pouvoir gagner ce titre. Mais ces trois ou quatre dernières années, il a croisé mon chemin et il n'a pas été en mesure de le faire. Je suis impatient. C'est un bon joueur. J'ai eu de la chance à Toronto. Nous allons voir comment il se comporte samedi."

Q: Vous avez dit que vous n'étiez pas dans l'idée de prendre votre revanche contre Soderling. Ce n'était pas un problème pour vous, mais maintenant que vous avez gagné, y a t-il une satisfaction supplémentaire ?
R.F: "Non, pas vraiment. Je suis heureuxd'avoir joué un bon match dans des conditions difficiles contre un joueur qui est vraiment difficile à battre ces temps-ci, en particulier sur les courts en dur. Cela favorise vraiment son jeu, et il a eu un parcours magnifique ces deux dernières années.
Pour moi, c'est forcément une grosse victoire. C'est toujours bon de battre un autre joueur du Top 10, de continuer dans le tournoi et de vous offrir des opportunités, c'est ce que j'ai été capable de faire.
Ce que je voulais dire que je n'ai pas besoin de la revanche pour alimenter ma motivation.Je n'en ai vraiment pas besoin parce que j'aime jouer dans sur ce court devant des gens comme ça. J'adore le tennis, et c'est une motivation suffisante pour moi de pouvoir passer une nuit pareille."

Q: Il n'a pas fait d'ace avant le troisième set. Il semblait souffrir du vent plus au service que dans les autres domaines. Avez-vous été surpris à ce sujet, ou pensez-vous que c'était une stratégie de ne pas servir trop fort en première balle ?
RF: "Non, je pense qu'il se battait contre le vent, avec son lancer de balle très haut. Et comme vous l'avez dit, je pense que vers la fin, au début de la troisième manche, c'est à ce moment qu'il a commencé à mieux servir et ça a été plus difficile et il avait ses chances.
Si ce match va au quatrième set, on ne sait jamais ce qui peut arriver. J'ai pu l'emporter et ce fut un bon match pour moi."

Q: Nadal contre Verdasco, il mène 10-0. Il affrontera le vainqueur de Stan et Youzhny s'il parvient à passer Verdasco. Pouvez-vous nous donner le pourcentage de chances qu'il n'atteigne pas la finale ?
R.F: "Voulez-vous le nombre exact ou..."

Q: Si vous voulez, mais plus ou moins.
R.F: "Je pense qu'il est le favori. Enorme surprise (Rires). Je veux dire, il est la tête de série n°1, vous le savez, de sorte qu'il va toujours être le favori dans cette partie du tableau. Mais évidemment, il joue aussi contre des gars qui n'ont jamais gagné un Grand Chelem, qui n'ont jamais été en finale avant, et c'est évident qu'il va prendre conscience de ses chances. En plus il n'a pas eu le plus rude des matchs en quarts. Mais encore une fois, avec un final le samedi et le dimanche, la façon dont vous arrivez au samedi n'a pas d'importance.
Si vous jouez un match épique le samedi, cela va réellement influencer vos chances pour le jour de la finale. C'est ce qui est difficile avec ce format ici à l'US Open. Rien n'est sûr jusqu'à ce que vous ayez terminé, jusqu'à ce que vous soyez en finale.
Il a l'air de jouer vraiment bien. Oui, il est difficile de dire qui va le battre dans cette partie du tableau. Mais là encore, ils ne sont arrivé là sans bien jouer ces gars-là.
Je suis particulièrement heureux pour Stan (NDLR: Wawrinka), qu'il réussisse un tel parcours jusqu'ici. Je voudrais le voir aller plus loin. Les autres gars ont leur chance, mais ça va être dur."

Q: Vous avez dit que vos filles sont en mesure de vous embrasser un peu. Sont-elles capables de vous appeler papa ou maman ?
R.F: "Je ne sais pas si elles m'appellent. C'est une sorte de drôle de mot qu'elles utilisent pour le moment. Nous essayons de leur apprendre ça. Je pense qu'elles peuvent le dire. Mais elles le disent davantage quand je ne suis pas là, quand elles me voient à la télévision apparemment.
Non pas qu'elles regardent le match à 10h00 car elles devraient être au lit. Mais c'est beaucoup de plaisir. J'aime passer du temps avec elles. C'est la magnifique équipe autour de moi qui rend ça si facile. C'est bon de les voir grandir. Je suis avec elles tous les jours. C'est beaucoup de plaisir."