Medvedev : "Oui, j'aurais dû gagner le 2e set
Le 11/09/2023 à 16h57
par Guillem Casulleras Punsa
Novak était fatigué et faisait des erreurs. J'aurais dû mieux faire, notamment au retour. Sur ma balle de set j'aurais dû jouer mon passing long de ligne, pas croisé. Le match aurait pu tourner. Mais c'est la vie et c'est le tennis."
Mais là, j'ai trouvé cet article (ci contre) trooooop intéressant...
je suis fan du service volée de Djoko,
et salue aussi la lucidité de Daniil qui reconnaît qu'il n'arrive plus à ajuster ses passings... et quil a beaucoup trop tardé à changer de tactique, comme évoqué dans ce flash.
Djoko, lui, n'attend pas ! Il mérite cette victoire.
Le service-volée, atout maître de Novak Djokovic en finale de l'US Open
L'art du service-volée, que Novak Djokovic a pratiqué à outrance tout le long de la finale de l'US Open, a joué un rôle-clé dans la victoire du Serbe face à Daniil Medvedev (6-3, 7-6 [5], 6-3).
Lucile Alard avec F. Ra.
mis à jour le 11 septembre 2023 à 10h12
Les statistiques dessinent un vrai choix stratégique opéré par Novak Djokovic face à Daniil Medvedev en finale de l'US Open. Auteur de huit services-volées lors de l'ensemble de ses six premiers matches du tournoi, le Serbe a réalisé 22 fois l'exercice face au Russe en remportant le point quasiment à chaque fois (20/22 soit 91 % de réussite). Il a sauvé l'unique balle de set obtenue par son adversaire de cette manière (à 6-5 dans le deuxième). C'est sans doute dans ce secteur, plus qu'aucun autre, qu'il est allé chercher son 24e titre en Grand Chelem. Explications.
Lors de trois de ses matches de cet US Open, Djokovic n'a fait aucun service-volée. C'est face à Laslo Djere, un match en cinq sets, qu'il en avait fait le plus jusque-là avec six tentatives pour quatre réussies (soit deux manquées, autant qu'en 22 service-volées dimanche soir)
Pourquoi il a fait ce choix
Parce que Medvedev, qui a une position particulièrement reculée au retour, laisse une ouverture sur cet aspect de son jeu. Face à la plupart des joueurs, cette stratégie d'être très loin de sa ligne de fond de court ne se transforme pas en handicap pour le Russe, qui gère cette première frappe dans sa zone de confort avant de tenter de prendre l'ascendant dans le point.
Positionné plusieurs mètres derrière la ligne de fond, au point que la moitié de son corps est cachée par le bas des tribunes, Medvedev se donne le temps d'appréhender la trajectoire de la balle.
Le Serbe, lui, y voit une faiblesse à exploiter, notamment en sliçant extérieur côté égalité pour sortir totalement son rival du court. « Ces mecs-là savent trouvent la faille de l'adversaire, détaille Gilles Cervara, l'entraîneur de Medvedev. Daniil en a quelques-unes qui lui coûtent cher. Notamment au retour. Au retour, premier set sur égalité il ne gagne, je crois, que 4 points sur 12, au deuxième c'est 7 sur 21... »
Le service slicé de Djokovic a sorti Medvevev du court, au point qu'il n'est plus visible à l'écran. Même si le Russe remettra cette balle, la volée déposée côté opposé l'obligera à une longue course énergivore et trop longue pour qu'il puisse faire durer l'échange.
L'autre avantage, c'est que cette stratégie privait le Russe de ses schémas préférentiels en abrégeant les débats. « Pour battre la majorité des joueurs, il peut jouer à 95 % du fond et il n'a pas besoin de faire ça et de jouer ces points extraordinaires. Mais Djokovic savait que jouer du fond du court pendant tout le match allait être très difficile avec la manière de jouer de Medvedev et sa capacité à ramener la balle », explique Feliciano Lopez. C'est d'ailleurs ces échanges au long cours qui ont failli jouer des tours au n°1 mondial, apparu très marqué par séquence dans le deuxième set.
Après un échange de 31 coups finalement perdu sur un slice qui termine dans le milieu du filet, Djokovic s'écroule et reste une dizaine de secondes au sol. On n'est alors qu'au milieu du deuxième set mais le Serbe semble proche de craquer physiquement.
L'Espagnol, ancien 12e mondial et désormais retraité, a été bluffé par la capacité du Serbe à tenir son plan. « C'est quelque chose qui est facile à dire, on parle aux entraîneurs, on s'imagine que, comme Medvedev est très loin de sa ligne de fond, il faut appuyer sur le service-volée, mais Djokovic, il rentre sur le court et il le fait. C'est là qu'on voit sa volonté de s'améliorer et de faire des choses de manière différente quand il pense que ça va marcher. C'est très impressionnant de voir quelqu'un qui a gagné 23 Grands Chelems, qui est sans doute le meilleur joueur de l'histoire de ce sport, qui joue une nouvelle finale et qui vient sur le court en présentant un plan tactique différent. »
Pourquoi ça a aussi bien fonctionné
D'abord parce que le Serbe possède une habileté au-dessus de la moyenne au filet et que, dans ce secteur, il a rendu une copie quasi parfaite. Au-delà des service-volées, il a conclu sur l'immense majorité de ses points joués au filet (37/44, 84 % de réussite). Ses enchaînements de funambule alors qu'il était en difficulté dans le deuxième set ont fait basculer le duel, à l'image de cette première balle de break obtenue par le Russe dans le match, que « Nole » a sauvée d'une merveille de demi-volée amortie (vidéo ci-dessous). Derrière, il a enchaîné avec deux montées au filet pour conserver sa mise en jeu.
« Djokovic a une super main, estime Cervara, contre lui la marge de passing est infime, je ne parle même d'un passing en deux temps, mais en un temps. Il faut gagner le point tout de suite. » Bonus, « il le (Medvedev) lit très bien quand il est au filet », pointait le coach du Serbe Goran Ivanisevic. Obligé de toucher le coup parfait dans ces conditions, Medvedev n'a jamais trouvé son équilibre en retour. En demi-finales face à Carlos Alcaraz, qui avait lui aussi sonné la charge derrière ses services, le Russe avait joué plus juste. « Ce qui a été différent, c'est que face à Carlos, j'ai réussi à bien retourner de loin. Je n'ai pas réussi à le faire face à Novak », reconnaissait le Russe en conférence de presse.
Maladroit dans l'exercice, le n°3 mondial s'est aussi trompé sur cette balle de set à la fin du deuxième acte. Il avait pourtant réussi à faire jouer son rival, cette fois, mais n'a pas vu l'ouverture sur sa deuxième frappe de balle. « Je pouvais passer le long de la ligne, ne pas croiser. J'avais deux choix et j'ai fait le mauvais », admettait-il.
Alors qu'il peut revenir à hauteur à un set partout et a fixé Djokovic au filet, Medvedev fait le mauvais choix en jouant son passing sur l'homme tandis que tout l'espace long de ligne est ouvert. Djokovic fera tranquillement le point en assurant sa volée côté opposé.
« Il n'a pas trouvé la solution, la réponse à ces service-volées, notamment côté égalité, glisse Lopez. Il regardait son box, demandait des conseils mais il n'a pas trouvé. Je ne pense pas que Daniil s'attendait à ce que Djokovic le fasse autant de fois. » Ce côté égalité a été le chemin de croix du Russe toute la rencontre. « Le retour que Daniil aime faire de ce côté-là, il ne le faisait pas bien », admet son entraîneur français qui s'est pris la tête avec son joueur après un nouveau raté du Russe en retour derrière un service-volée. « Dans le troisième set, quand on se parle parce qu'il me demande de l'aide, je lui dis : "Coupe un peu la trajectoire !" »
Un conseil venu sans doute un peu tard dans l'oreille de son joueur qui expliquait qu'il n'avait pas bien géré la situation. « J'aurais probablement dû être moins têtu et changer de position. J'ai essayé de changer dans mon esprit, ce que j'allais faire en retour mais je n'ai juste pas été capable de mettre beaucoup la balle sur le court ou la mettre là où je voulais. »
après cette phrase de Daniil est guère rassurante:
si même quand Djoko montre des signes de faiblesses et fait des erreurs t'es pas foutu de l'exploiter ... ?
après coup je me dis que Djoko devait être sacrément mauvais il y a 2 ans pour que Daniil lui mette 3 sets de suite en moins de 2h.