Roland Garros, le projet d'extension en perte de vitesse ?
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Le Projet d'extension du complexe de Roland Garros pourrait bien avoir pris du plomb dans l'aîle. Alors que tout semblait se dérouler comme prévu après l'approbation, en juillet dernier, de la révision du plan local d'urbanisme nécessaire à la réalisation du projet, les événements ont pris une tournure légèrement différente ces derniers jours.
Le coût des travaux a été réévalué à 340 millions d'euros au lieu des 273 millions initiaux et la fin du chantier a été repoussée d'un an tandis que la validité juridique du projet est désormais clairement remise en cause.
Des prévisions qui explosent presque
Le budget estimée à l'origine à quelques 273 millions d'euros a été largement revu à la hausse du côté de la Fédération Française de Tennis (FFT). La facture de ces travaux d'agrandissement et de modernisation devrait ainsi s'élever au final à 340 millions d'euros. Des travaux qui prendront par ailleurs fin en 2018 alors que c'est 2017 qui avait été initialement annoncée comme échéance. C'est ce sur quoi revient Jean Gachassin, président de la FFT, dans le dernier numéro de Tennis Magazine.
A noter que, pour faire face aux nouvelles données financières de la situation, il est question d'augmenter le prix de la licence pour les quelques 1 100 000 joueurs licenciés ainsi que celui des places pour Roland Garros, tout en faisant appel aux donateurs.
J. Gachassin: "L'estimation de départ, 273 millions d'euros, était à comparer avec le coût de la délocalisation qui était de plus du double. Là, on a tout chiffré en détail, jusqu'aux ampoules. On sait qu'il y aura 35 millions de coûts supplémentaires. Après il y a les honoraires, la TVA et aussi les aléas que nous budgétons par prudence. Cela fait environ 35 millions de plus, soit les 70 millions au total. (...)
Dans notre business plan, il faudra dégager d'ici 2018 20 à 25 millions de plus pour pallier la défection de l'Etat. Il faut les trouver ! (...) Gilles Jourdan, le responsable du projet chez nous, nous a affirmé qu'on jouerait avec le feu si l'on ne programmait pas sur un an de plus les travaux (ndlr: 2018 au lieu de 2017)."
La validité juridique du projet mise à mal
Outre ces questions liées à la gestion pure du projet, c'est un autre aspect peut-être plus délicat qui a également été remis en cause, le juridique. Ainsi, suite au recours de trois associations écologiques locales, le tribunal administratif de Paris a examiné, la semaine dernière, la validité juridique de la convention d’occupation établie entre la FFT et la mairie de Paris concernant l’extension du site.
Et c'est aux association que les conclusions du rapporteur public donnent raison, considérant le projet d’extension comme allant à l'encontre des règles de protection des abords de Roland Garros et notamment des Serres d'Auteuil. Le site du bois de Boulogne est en effet doublement protégé, comme espace vert et comme monument historique. A noter que le tribunal administratif tranchera et rendra son jugement définitif le 14 janvier prochain.