Alcaraz : "Je suis prêt pour gagner un Grand Chelem
Le 09/05/2022 à 09h25
par Guillaume Nonque

C'est un de mes objectifs cette année. On verra ce que ça donne à Roland Garros."
A tout hasard parce qu’il a gagné deux M1000 à 18 ans, sur deux surfaces différentes en battant de très bons joueurs ?
Sinon, on verra effectivement la suite. Il y a aussi un effet surprise. Pas dit que Djokovic et Nadal ne trouvent pas de solution d’ici RG.
Quand certains accusent Stef d'avoir "le melon", j'imagine que dans le cas présent, ce ne serait pas exagéré de parler carrément de montgolfière !
Bien sur, ce joueur à tout ce qu'il faut pour cela.
Il a l'envie, le jeu, l'intelligence pour se défaire des difficultés, une force de frappe pour faire mal vite et bien, la jeunesse et donc une récupération rapide et surtout il a déjà prouvé tout cela cette année.
Maintenant gagner un GC dans le tennis masculin ce n'est pas simple, loin de là.
C'est une épreuve sur 15 jours dans une ambiance particulière qui demande une grosse, une très grosse concentration.
Si les 1er tours peuvent sembler simples, ils sont toujours "piégeux" face à des joueurs qui n'ont rien à perdre avec le risque d'user son influx mental quand un match qui ne devait pas poser beaucoup de difficulté prend des proportions importantes, cela a souvent des répercussions pour la suite.
Les matchs sont éprouvants. Jouer 4 set est fréquent, parfois plus, cela demande autant d’énergie que de stabilité mentale, et si on sort trop longtemps du combat pour une raison ou autre, on se retrouve vite au bord du précipice.
Quand arrive la 2eme semaine, le stress monte, les questions fusent, les doutes frappent à la porte, seuls ceux qui sont capables de se transcender mentalement peuvent survivre.
A chaque match, l'adversaire a aussi bénéficié d'un jour de repos. Il est donc apte à jouer son meilleur tennis. Chaque rencontre devient de plus en plus difficile.
Puis arrive les 1/4 ou l'on peut tomber sur un gros morceau, un de ces joueurs qui ne lâchent rien et qui va repousser encore plus loin tes limites. De quoi t'essorer un peu plus.
En demi-final, 6eme match du tournoi, surement face à un champion. Ce genre de joueurs à ce stade de la compétition quasi imbattable. Et si on survit à ce genre de rencontre on ne quitte pas le court sans avoir jouer 4 ou 5 set à très haute intensité. La brisure mentale et physique est toute proche.
Puis arrive la finale, les vestiaires se sont vidés, l'effervescence des joueurs s'est évanouie, on se sent seul.
Un enjeu immense se dresse soudainement devant soi. Deux jours pour tenter de ne pas trop y penser, mais c'est impossible. L'événement est majeur, le monde entier va regarder cette finale et pour un novice c'est un stress immense. Faire bonne figure, ne pas avoir peur de rater son match, chasser sa nervosité... tout ça est peine perdu, même les plus grands n'y arrivent pas.
Puis l'entrée dans le Colisée, 18000 spectateurs bouillants qui n'attendent que ça. Le protocole est en place. On sent que tout est sérieux, que tout le monde attend que tu sois incroyable. Et que va t-on dire en cas victoire, de défaite. Non il ne faut pas penser à tout cela mais on y pense, on se perd en conjecture.
Dans toutes ces pensées pêle-mêle, on fait face à son adversaire, le dernier, mais surement lourdement expérimenté, sans nul doute un terminator de la discipline, de quoi ressentir une boule dans le ventre.
Commence le match, la dureté des coups, le vertige quand on rate un point, le score qui vacille dans tous les sens avec des hauts et des bas. Le coeur qui s'emballe, mais il faut tenir, s'accrocher, se pousser vers l'avant.
Et si par bonheur le dernier point du dernier jeu du dernier set arrive, il est souvent le plus difficile à réussir que toutes les autres rencontres réunies...
Gagner un GC, c'est tout sauf une sinécure... et plus encore quand c'est une première finale.
Très juste. Après l'avoir joué (plusieurs fois pour Nadal, mais le match d'IW est à relativiser vu les conditions) ils vont plus facilement analyser son jeu comme ils le feraient pour un top player. Je vois surtout Djokovic, en vrai renard, venir avec quelques stratégies tordues. J'ai l'impression que Nadal sera plus limité dans la mesure où Alcaraz boxe dans la même catégorie: violence, agression, étouffement, et bourrinages en tout genre. Mais il pourrait tenter le bras de fer physique, malgré son âge et contre toute attente, comme contre Med à l'OA où personne n'aurait pu prédire qu'il gagnerait un combat à l'endurance.
Il avait probablement déjà pour objectif de remporter Roland l'an dernier. Personnellement, j'y croyais[/quote]
Hein?
Carlitos tape Nadal en 1/4 en 4 sets puis il sort Djoko en 1/2 en 3 sets pour se retrouver en finale face à Zverev, tétanisé par l'enjeu il déjoue sur les 2 premiers sets est mené 2 sets à 0, avant de se ressaissir et effectuer une remontada ( un air de déjà vu xD ).
Certains se méprennent sur la difficulté supplémentaire qu'il y aurait à jouer un GC en 3 sets gagnants sur quinze jours par rapport à un M 1000 qui se joue en 2 sets gagnants sur une semaine. Alcaraz a eu besoin à Madrid de 3 sets en 8e, 3 sets en quart et 3 sets en demie et cela sur 3 jours. Or, en GC, pour les meilleurs, ils se qualifient en général les 4/5 premiers tours en 3 sets également, mais en ayant un jour de repos entre. Et ça change tout. C'est pour cela qu'un Djokovic, un Nadal, un Federer, pour ne citer qu'eux ne sont pas plus entamés à l'approche des derniers tours que dans un M1000, car ils ont su ménager leur monture dans les premiers tours. Je suis même persuadé qu'ils préfèrent le format GC que le format M 1000 pour la récupération. Donc, pour moi, Alcaraz devrait s'en accommoder comme ses plus grands aînés. Prenez les premières années de Zverev en GC. Il n'allait pas loin parce qu'il jouait des 5 sets dès les premiers tours. C'est cela que les meilleurs arrivent à éviter grâce à leur talent. Certains sont surpris de voir un Federer jouer une finale de GC à Wimbledon en 5 sets contre Djokovic à l'âge de 38 ans en finissant aussi frais que lui. D'abord, les échanges sur herbes sont moins longs. Ensuite, combien de matchs en 5 sets avait-il joué avant ? Aucun !
Comment certains font pour ne pas mettre Nadal favori dans ce tournoi ?
C'est un mystere
blague à part , y a une culture de l'instant ... c'est évident que Rafa , qui a gagné 4 des 5 derniers RG et dont la dernière défaite fut un match marathon contre le futur vainqueur Djokovic est un des favoris à RG.
Il l'est plus que Carlos qui en GC n'a pour le moment pas fait mieux que 1/4, alors que Rafa vient de gagner le dernier en revenant d'une blessure et 6 mois d'arrêt, et pas sur sa meilleure surface.
ce n'est pas la première fois que Rafa est aux abois avant RG et bien souvent il a quand même gagné derrière .
par contre autant je le crois capable de gagner RG et l'USO dès cette année, autant j'ai du mal à le voir gagner WIM, il n'a rien montré sur cette surface à ce jour...
Bon, il a gagné Umag et Barcelona, mais les M1000 sur terre-battue sont Monte-Carlo et Rome.
L'intelligence, c'est de s'adapter.
Surtout que maintenant avec Alcaraz, en plus de Nadal et Djokovic, Tsitsipas ne devrait plus avoir l'occasion d'un autre essai en finale.
En partie seulement parce que cela s'adresse aux joueurs qui ne font pas partie de la race des grands champions. Les grands champions ont la particularité de connaître leurs forces pour les avoir déjà mise en œuvre sur les courts face aux meilleurs mondiaux et ils ont vu quelles étaient très efficaces. Cela donne à ces champions une force mentale à toute épreuve et partent à la guerre sans se poser toutes les questions que se poseraient 97% des joueurs du circuit comme le décrit Mostal. Nadal, Djoko, Federer et peut-être Alcaraz prochainement, croient tellement aux forces de leur tennis que la gestion mentale de l'événement ne leur pose aucun problème. Ils savent que leurs armes sont plus performantes que celles de leurs adversaires. Ils savent qu'ils auront réponse à toutes leurs attaques et ça les rend indestructibles dans leur tête. Voilà comment un grand champion aborde les grands rendez-vous. Bien sûr, il y a des exemples où ça ne se passe pas comme ça. Le plus près de nous, c'est le cas de Djokovic que l'on croyait indestructible en 2021, que l'on voyait faire un GC calendaire doré et patatras, il a été rattrapé par l'événement et son mental s'est littéralement liquéfié sur 3 matchs pleins. 2 à Tokyo pour la médaille d'or et surtout en finale de l'US Open où là, il était complètement tétanisé par l'enjeu. Je n'ai pas le souvenir d'avoir assisté à pareil phénomène d'un champion n°1 mondial au moment de marquer l'histoire de son sport. Être tendu sur balle de match ok, mais craquer mentalement toute une rencontre comme Djoko, jamais *
Rafa qui n'a que rarement de bons tirages va peut-être se coltiner Alacaraz en 1/4 et Djoko en demi.
Sans parler qu'il aura à jouer un 1er tour sûrement contre un joueur bien classé dans le top 100. Et en cas victoire un autre encore plus fort au 2eme tour.
Des joueurs malintentionnés qui voudront le battre.
Tout ça à cause des méchants organisateurs envers Rafa. Ils pourraient l'exempter des 3 ou 4 premiers tours, a minima.
C'est stressant d'être fan de Rafa.