Bye : « Je continue parce que j'aime ce sport »

Aujourd'hui j'ai discuté avec Bye, de son vrai nom Bartholomée Yipikai-Estrabbaria dont il a gardé les initiales pour faciliter la vie des arbitres, joueur particulier n'ayant gagné qu'un seul match dans sa longue carrière, pour plus de 14 000 défaites (14 486 très exactement ndlr.). Interview poignante avec un joueur pas comme les autres.

TM : « Bonjour monsieur Bye. Tout d'abord merci d'avoir accepté de me parler, comment vous sentez-vous après votre défaite en qualifications à Quimper ? »

Bye : « Eh bien écoutez la routine continue, encore une défaite sèche mais je m'en remets rapidement comme à chaque fois. »

TM : « À quel âge avez-vous commencé le tennis ? »

Bye : « J'avais 11 ans je me rappelle c'était pendant les JO d'hiver, je regardais du curling et c'était de la merde, donc j'ai eu envie de me mettre au tennis pour que mon père arrête de me traiter de gros. J'avais juste une ossature lourde. »

TM : « Avez-vous appris tout seul ? »

Bye : « Oui et non. J'avais un entraîneur mais il me répétait sans cesse que j'étais nul. Je lui ai prouvé le contraire, et avec la manière. Gros bisous. À mon entraîneur, pas à vous hein. »

TM : « Dommage. Vous souvenez vous de votre seule et unique victoire sur le circuit ? »

Bye : « Et comment ! C'était en qualifications d'un Challenger, il y a eu une erreur d'administration, probablement à cause d'un stagiaire et du coup j'ai changé d'adversaire au dernier moment, j'ai joué contre mon vieil ami Bye. Et j'ai gagné. C'est le plus beau moment de ma carrière, ça a fait les gros titres dans mon pays, c'était... wouah »

Après une séquence émotion où Bye a terminé un rouleau de Sopalin®  posé sur mon bureau pour sécher ses larmes, nous reprenons l'entretien. 

TM : « Votre pays d'ailleurs, quel est-il ? Il n'y a jamais de drapeau à côté de votre nom, pourquoi ? »

Bye : « Il semblerait que je sois français, car je lis souvent qu'il perdent tout le temps. Pourquoi je n'ai pas de drapeau ? Je me suis déjà posé la question, et je n'en sais rien. Peut-être parce que je suis noir. »

TM : « Une question que tout le monde se pose, comment faites-vous pour garder le moral après tant de défaites ? »

Bye : « C'est simple, je n'ai ni famille qui m'aime, ni moyen de reconversion.. le tennis est tout ce qu'il me reste. J'adore ce sport, le fair-play, l'effort physique, la poignée de main à la fin du match, la sueur qui dégouline sur le corps musclé de mon adversaire... bref, si je continue c'est avant tout parce que j'aime ce sport. »

C'est sur cette note émouvante que nous terminons cette interview de cet amoureux du tennis. Vous pouvez allez sur la fiche de l'Association du Tennis Professionnel sur le lien ci-dessous, vous pouvez également créer votre fan-club de Bye, ou de moi d'ailleurs. En faites, vous pouvez faire ce que vous voulez puisque je m'en contre-fiche.

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