Amritraj tranche : « En échangeant de raquette, les légendes des années 70-80 battraient le Big 3 »
L'ancien joueur Vijay Amritraj a accordé cette semaine une interview au site Clay, dans laquelle il revient sur sa carrière, sa relation avec les champions de l'époque (Borg, Connors, McEnroe) mais aussi les récents changements opérés par l'ATP concernant le calendrier.
Évoquant le sujet des générations, Amritraj s’est amusé à imaginer un affrontement entre le Big 3 et le trio Borg–McEnroe–Connors.
« Les légendes des années 70-80 gagneraient »
« On ne peut jamais comparer les générations. Parce que tout champion d'une ancienne époque aurait été un champion à l'époque actuelle. Mais juste pour le plaisir, il serait intéressant de voir McEnroe jouer contre Nadal, avec Nadal utilisant la raquette de McEnroe et McEnroe celle de Nadal.
S'ils échangent leurs raquettes, McEnroe gagnerait. De même pour Borg contre Federer, ou Connors face à Djokovic. Les légendes des années 70-80 gagneraient ce duel 3-0. En échangeant de raquettes ! »
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1. Raquettes.
Années 70–80 Ère Big 3
Raquettes en bois puis aluminium. Raquettes en graphite/composites.
Têtes petites (65–70 sq in). Têtes plus grandes (95–100 sq in).
Sweet spot minuscule → erreurs fréquentes. Sweet spot large → puissance + tolérance.
Poids élevé, rigidité faible.
Ère Big 3
Plus légères, plus rigides, plus puissantes.
Conséquence : La puissance et le spin modernes sont impossibles avec les raquettes des années 70–80. L’évolution du matériel a permis l’explosion de la vitesse et des effets. Dans les années 70/80, il étaient très important de centrer la balle sur la raquette ce qui n'est plus le cas actuel.
2. Cordages : un changement encore plus radical.
Années 70–80
Boyau naturel quasi exclusif.
Très peu de spin.
Contrôle excellent mais puissance limitée.
Ère Big 3
Cordages polyester (Luxilon, etc.) permettent de frapper plus fort, avec plus de spin, tout en gardant le contrôle, ont transformé le tennis en jeu de fond de court ultra physique.
Conséquence : Le polyester a rendu possible le jeu de Nadal ou Djokovic. Sans lui, leurs trajectoires de balle seraient impossibles.
3. Surfaces : un monde totalement différent.
Les recherches montrent que les styles de jeu ont changé en raison des surfaces et de leur entretien.
Années 70–80
Gazon très rapide (Wimbledon) → serve‑and‑volley.
Dur plus rapide.
Terre battue classique, mais moins homogène qu’aujourd’hui.
Usure du gazon sur toute la surface, preuve d’un jeu plus varié (montées au filet fréquentes).
Ère Big 3
Surfaces ralenties pour favoriser les échanges.
Gazon plus haut, plus dense → rebond plus haut.
Dur plus lent et plus uniforme.
Terre battue plus standardisée.
Conséquence : Le tennis moderne favorise les échanges longs, la défense, la couverture latérale, et les joueurs complets physiquement.
4. Balles : plus lourdes, plus lentes.
Années 70–80
Balles plus légères, plus rapides.
Moins standardisées selon les tournois.
Ère Big 3
Balles plus lourdes, plus résistantes.
Variation selon les tournois mais toujours dans une fourchette stricte.
Conséquence : Les balles modernes favorisent le spin et les longs échanges.
5. Physique, préparation, médecine sportive.
Années 70–80
Préparation physique rudimentaire.
Peu de suivi médical.
Nutrition basique.
Carrières plus courtes (usure, blessures).
Ère Big 3
Préparation physique scientifique.
Équipes complètes : kinés, nutritionnistes, data analystes.
Prévention des blessures.
Carrières prolongées (Federer 40 ans, Djokovic 37+, Nadal 36+).
Conséquence : Le tennis moderne est un sport d’endurance extrême, presque « athlétique » avant d’être technique.
6. Style de jeu : une transformation totale.
Les analyses montrent que le jeu moderne est plus rapide, plus puissant, plus lifté.
Années 70–80
Serve‑and‑volley dominant.
Slices, variations, toucher.
Échanges plus courts.
Jeu plus « horizontal » (montées au filet).
Ère Big 3
Jeu de fond de court ultrapuissant.
Spin extrême (Nadal).
Retour de service décisif (Djokovic).
Polyvalence totale (Federer).
Échanges plus longs, plus intenses.
Conclusion.
Sans préparation aux conditions de jeu, les joueurs habitués d'évoluer dans leurs conditions seraient largement favoris.
tout ca pour dire exactement cela ensuite, dommage .
C'est quand le raisonnement touche la tranche que la logique part n'importe où. 😊
Merci d'être passé, Vijay.
Ils sont vraiment nuls. C'était mieux avant.
Je partage cet avis, tels joueurs sont adaptés à telles conditions, si on change radicalement tout ça on n'aura pas les mêmes au sommet.
Je partage plutôt cet avis, les conditions favorisent les champions qui y sont le mieux adaptés. En les changeant radicalement on aurait pas exactement les mêmes au sommet.
Mais Amritraj, tout en affirmant qu'on ne peut pas comparer les générations sous-entend que la sienne était meilleure, donc non seulement il se contredit en faisant une comparaison et en plus dans un seul sens, celui qui l'arrange !
Je partage plutôt cet avis, à chaque époque les conditions favorisent les champions qui y sont le mieux adaptés et en les changeant radicalement on n'aurait pas exactement les mêmes au sommet. Donc difficile d'affirmer qu'il y'a "des meilleurs" à travers les générations mais il y'a plutôt "les meilleurs parmi une génération" avec les conditions qui y sont liées.
Mais Vijay Amritraj, tout en affirmant qu'on ne peut pas comparer les générations se contredit en en faisant une bien foireuse ! Déjà une comparaison entre les générations à matos égal (ancien ou actuel) serait déjà bien subjective, mais là « joueurs actuels avec matos ancien vs l’inverse », c’est surtout incohérent...