« Il faut se donner un peu de temps », Mouratoglou évoque sa collaboration avec Osaka
Patrick Mouratoglou entraîne désormais Naomi Osaka. Depuis le début de la saison, la Japonaise a été finaliste du tournoi WTA 250 d’Auckland, et a triomphé au WTA 125 de Saint-Malo après avoir dominé Kaja Juvan en finale.
Huitième de finaliste à Miami et à Rome, l’ancienne numéro 1 mondiale a toutefois du mal à être régulière. La quadruple lauréate en Grand Chelem est remontée à la 49e place et affrontera Paula Badosa pour une belle affiche au premier tour de Roland-Garros. L’entraîneur français, invité de l’émission Salon VIP sur beIN Sports, a évoqué sa relation avec Osaka.
« Je l’avais déjà rencontrée il y a un an, elle cherchait un coach à ce moment-là. À l’époque, j’entraînais Holger Rune, mais nous avions eu une discussion. Je suis allé la voir à Los Angeles parce qu’elle habitait là-bas, mais j’étais déjà pris, donc je n’ai pas dit ’oui’ tout de suite et elle a pris quelqu’un d’autre.
Mais je savais que ma collaboration avec Holger (Rune) allait se terminer. Elle m’a recontacté l’été dernier, et nous avons commencé à travailler en septembre. Naomi parle peu, elle est très réservée et timide.
C’est un profil que j’aime beaucoup, car j’aime prendre des joueurs quand ils sont dans des moments difficiles. Ça fait deux ans qu’elle est en grande difficulté, l’année dernière elle a fait une très mauvaise saison.
L’année d’avant, elle a eu un enfant et encore avant, elle a fait une dépression. Mais elle a un jeu fabuleux, et je pense qu’elle a beaucoup de capacités. Je la prends au mauvais moment, comme ça pouvait être le cas avec Serena (Williams) ou d’autres.
Le challenge est super. Maintenant, il faut se donner un peu de temps, parce que les choses prennent du temps et ces deux dernières années l’ont marquée. Lorsque j’ai démarré, elle n’a fait que se blesser.
Le premier tournoi à Pékin, elle va au quatrième tour, elle mène un set à zéro contre Coco Gauff et se blesse aux abdominaux, trois mois d’arrêt. On repart en janvier à Auckland, elle est en finale, elle mène 6-4 (contre Clara Tauson), encore une déchirure aux abdominaux, puis la même blessure à l’Open d’Australie, donc on n’a pas pu beaucoup travailler.
Pour la première fois, on a une période de travail beaucoup plus longue. On a changé d’équipe, je pense qu’elle n’aura plus de problèmes physiques maintenant. Désormais, on attaque le fond, c’est-à-dire le jeu, la manière de jouer, le style de jeu. Il y a des modifications à faire à ce niveau-là.
Nous avons forcément des ambitions très hautes. C’est une joueuse qui a été numéro 1 mondiale, qui a gagné quatre tournois du Grand Chelem. Si elle revient au tennis, c’est qu’elle veut être à un niveau au moins aussi élevé qu’avant, pas seulement figurer dans les 20 premières mondiales.
Elle m’a dit que si elle revenait, c’était pour gagner des Grands Chelems. Le challenge était intéressant, mais je ne pense pas que j’aurais pris ce poste si cela n’avait pas été son objectif », a développé Mouratoglou sur le plateau de beIN Sports.
Roland Garros