Quand la technologie déraille : les ratés du tennis qui font débat sur le circuit
Alors que la technologie continue de révolutionner le monde du tennis, elle n’est pas sans limites et sans controverses. Des incidents récents ont mis en lumière les failles et les ambiguïtés qui subsistent, suscitant des débats parmi les joueurs et les arbitres du circuit professionnel.
De l’incapacité à corriger des erreurs de jugement lors des moments cruciaux à la rigidité des règles entourant l’utilisation de la vidéo, ces exemples illustrent que la technologie ne peut pas toujours garantir l’équité sur le court.
Les limites de la technologie dans le tennis
La vidéo a connu quelques couacs. Lors du troisième tour de l’US Open 2024 entre Anna Kalinskaya et Beatriz Haddad Maia, un point controversé a fait le tour du monde. Alors qu’elle effectuait une course vers l’avant, la Brésilienne a redressé la balle sur une amortie de son adversaire. Surprise, la Russe a raté son coup suivant. Après appel à la vidéo, les spectateurs ont pu se rendre compte que la balle de Kalinskaya avait doublé avant que Haddad Maia ne parvienne à la renvoyer.
Le point remporté par cette dernière n’était donc pas valide, mais même après la consultation de l’assistance vidéo, l’arbitre de chaise n’avait pas été en mesure d’infirmer la décision initiale. Le point a donc été donné à Haddad Maia. Cet incident a été le tournant du match, et la joueuse sud-américaine avait ensuite déroulé pour s’imposer (6-3, 6-1).
Navarro demande une autre utilisation de la vidéo
Un exemple similaire a eu lieu à l’Open d’Australie 2025 entre Iga Swiatek et Emma Navarro. La Polonaise menait 6-1, 2-2 avantage sur son service, lorsqu’une balle courte de l’Américaine l’a obligée à aller au filet. Après une contre-amortie bien glissée, elle a fini par gagner le point. Mais Navarro, qui semblait avoir vu que sa balle précédente avait doublé, a demandé à l’arbitre de chaise l'utilisation de la vidéo.
Toutefois, le règlement est bien précis dans ce cas de figure. Un joueur ne peut demander la vidéo que s’il s’arrête de jouer immédiatement, même si le point continue. Une méthode risquée, comme l’affirmait Navarro elle-même.
« Je n’ai pas arrêté le point. J’ai joué le coup suivant, et c’est pour cela que je n’ai pas pu consulter la vidéo. Je pense qu’il serait préférable d’avoir la possibilité d’avoir le replay même si nous continuons à jouer, car tout va très vite. J’ai demandé à l’arbitre si je pouvais revoir le point, et elle m’a dit que je ne pouvais pas car je ne me suis pas arrêtée », avait expliqué l’Américaine en conférence de presse après le match.
Retrouvez l'enquête complète
Retrouvez l'enquête complète « La technologie dans le tennis : les défis d'un arbitrage nouveau, entre tradition et modernité déshumanisée », qui sera disponible en intégralité le week-end du 13 décembre sur TennisTemple.
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